Dans mon jardin, j'étais assis sur le petit banc de bois rêvant à ce que j'écrirais demain lorsque, soudain, un « joyeux voisin » entreprit d'ouvrir le bal des tondeuses.
Il faut vous dire, monsieur, que chez ces gens là ... la pelouse ne doit pas excéder à la toise, 4,5 cm. Il faut donc, chaque semaine de printemps, couper, raser, cette herbe échevellée qui n'arrête pas de grandir.
Fini la sieste, fini de rêver, le moteur 4 temps mène la danse. Pourtant cela me donna une idée : et si pour voir par curiosité ce que cette herbe anonyme et maudite recelait comme plantes, je laissais pousser une zone « sauvage ». Aussitôt dit, aussitôt fait, je délimitai un espace d'un métre carré comme je l'avais appris au lycée agricole et entrepris de laisser grandir les « herbes » qui y pousseraient. Entretemps, comme les jours de soleil sont comptés sous nos contrées, une deuxième et une troisième tondeuse pétaradantes s'étaient mises en route. Bonjour l'ambiance !
Parti d'une base pâquerette/herbe, voici que mon carré se diversifie au cours des semaines, prend de la hauteur, fleuri, monte en graines, en épi, quelques insectes s'aventurent pour polliniser les fleurs, enfin bref toute une vie s'organise dans ce carré témoin. La grande gagnante de cette pause « coupe de douilles » est la luzerne lupuline dite « minette » qui profite de cette opportunité pour étendre ses tiges rayonnantes tout azimut.
Le plantain lancéolé est le premier à gravir l'espace de liberté accordé par la tondeuse, un pied de bourrache reste discret n'ayant pas la place suffisante pour s'exprimer et puis au cours des semaines les graminées prennent de la hauteur, dépassent les autres plantes et laissent apparaître leurs grains de pollen. Voilà donc les coupables du « rhum des foins » ! Nous sommes bien mi-juin...aaaattttchoum !!!!!!
Il ne reste plus qu'à laisser pousser jusqu'aux moissons, et puis peut être que laisser ce carré sauvage grainer évitera de réensemencer régulièrement la pelouse qui est le terrain de jeu des pâquerettes et pissenlits de tout poil qui par leur faible hauteur de tige (feuilles étalées ou en rosettes) ne craignent pas le passage régulier de la faucheuse. Pour l'instant, j'ai recensé une dizaine de plantes dont trois graminées. Et vous, qu'avez vous dans votre jardin ?
Mea coulpa : je coupe aussi mon « herbe » avec une tondeuse mais en essayant de le faire le moins souvent possible et comme j'habite dans un village, que le terrain n'est pas très grand, j'utilise une tondeuse électrique beaucoup moins bruyante qu'un moteur à essence.