Novembre 2016 - La grande boucherie

Le mot de la rédac

Par Philippe Belleney

Verdun 1916 

Deux mots qui sonnent comme le glas. Encore et encore depuis deux ans disparaissent sans discontinuer des hommes aux talents multiples. Artistes, artisans, paysans, ouvriers, tous talentueux, les forces vives de l'Europe agonisent au fond des tranchées boueuses sous l'oeil sévère et hautain des généraux costumés. Derrière ces grands habits sombres et ces képis laurés, se concertent les marchands de... canons, armes en tous genres, fournisseurs des armées, tissus, automobiles, biscuits, vins et spiritueux... etc.

Verdun 1916, alignement de croix blanches à perte de vue, le fort de Douaumont. De ces croix jaillissent des étoiles, général devenant célébrissime maréchal. Etoiles à l'odeur étrange, de poudre et de sang. Et vous n'avez pas encore tout vu. Printemps 1917, le chemin des dames... Qui dit mieux, Hiroshima mon amour !

Un seul mot d'ordre, « Silence » sur les morts, leur ombre ne sera inscrite que plus tard dans la pierre de chaque village. La presse, muselée, interdite ou « dans la poche ». La censure militaire, souveraine. Seule la carte postale « béate » passe. Fusillé pour l'exemple contre qui, contre quoi ? Plus jamais çà, clament-ils haut et fort ! Ah,oui ?

Alors pour ce mois de cent novembre, ayons une petite pensée pour eux, « Les sacrifiés ».

La longue nuit de 14/18

Par François Lebert

Combien de nuits faudra-t-il pour oublier celle qui s'est abattue sur le monde en 1914 ?

Tous ces chants, tous ces cris, tous ces drapeaux, tous ces oriflammes ont fait de moi un cadavre infâme qui s'est volatilisé sur le chemin des Dames. Et il n'y a pas que moi, allongés, par terre, comme ça, des milliers d'hommes dorment encore sous la terre froide...

 

Au milieu du chaos et de la mitraille, ils n'ont pas pleuré quand est venue l'heure de sombrer dans ce déluge de feu, de fer et de sang, ils n'ont pas crié « maman ! » et pourtant sur chacun d'eux une mère a veillé.

 

Aucune nuit, fut-elle éternelle, ne pourra me faire oublier ces longues cohortes d'hommes si jeunes encore qui ont perdu la vie avant même d'avoir pu la vivre... Dans nos villes, dans nos campagnes, combien de familles décimées pour qu'à Paris un homme aux mains pleines d'argent puisse roter après avoir repris du champagne ?

D'ailleurs, la nuit qui veut qu'un seul homme puisse posséder plus de richesses que des milliers d'autres et qui s'arroge ainsi le droit de vie ou de mort sur les autres n'est-elle pas en train de plonger l'humanité toute entière dans l'obscurité ?

 

Aussi profonde, aussi ténébreuse soit-elle, aucune nuit ne pourra me faire oublier le visage de ce grand-père que je n'ai pas connu parce que trop tôt disparu après avoir été gazé au cours de cette longue nuit de 14/18.

 

Ce texte m'a échappé après une répétition concernant la soirée hommage à deux soldats de la Grande Guerre Henri Laurier et Auguste Papin qui se déroula le 21 novembre 2014 à Savigny-sur- Braye…

 

Esprit de la force obscure, que veux-tu de moi ?

Ce n'est pas moi qui fais des histoires, c'est ma tête !

Dada, quésaco ?

Sur un cheval de Troie

Son bidet à la main

Marcel, du champ artistique

Trace le chemin de ma révolte…

 

L’écriture automatique est un rêve de gosse poursuivi par une poignée d’olibrius à la solde de leurs inconscients et qui allèrent jusqu’à fouiller dans les poubelles de la bourgeoisie pour en extirper des cadavres exquis.

 

Révolte ma chérie je ne sais trop quoi te dire… 

Les classes dangereuses sont directement visées par la balistique du langage surréaliste, ces fous rêveurs ont déclaré la femme trésor public, ils ont brisé le moule du poète amidonné et plutôt que de se verser labsinthe dans la gorge ils se la font couler par le trou de leur cul, cherchant une issue de secours à la grande boucherie de 1914.

 

Révolte ma chérie, entends-tu le cri des corbeaux noirs qui s’avancent dans la plaine ?

La conscience humaine est en voie de disparition, aspirée au fond des tranchées par ces cadavres d’hommes et de chevaux emmêlés, recouverte par la boue de ce massacre mondial organisé. La conscience est morte ? Alors vive l’inconscient !

 

Révolte ma chérie, remballe ton crayon ce soir je suis fatigué ! 

Je veux poser ma tête contre la tienne Guillaume et enrouler dans la gaze nos deux crânes fatigués alors d’un éclat d’obus bien placé entre nos quatre yeux, nous quitterons cette terre incandescente pour retrouver la paix des étoiles, à toi la Calypso, à moi la Grande Ourse, et nous nous esclafferons à qui mieux

mieux en entendant le petit Nicolas de Naguiboska, médecin légiste de son état, déclarer devant deux corps déchiquetés :

« Les poètes qui restent trop longtemps sur terre, ils finissent par puer des pieds ! »

Au Panthéon des artistes

Par Françoise Valade

Tu n'en reviendras pas

 

Tu n'en reviendras pas toi qui courais les filles

Jeune homme dont j'ai vu battre le cœur à nu

Quand j'ai déchiré ta chemise et toi non plus

Tu n'en reviendras pas vieux joueur de manille

 

Qu'un obus à coupé par le travers en deux

Pour une fois qu'il avait un jeu du tonnerre

Et toi le tatoué l'ancien légionnaire

Tu survivras longtemps sans visage sans yeux

 

On part Dieu sait pour où ça tient du mauvais rêve

On glissera le long de la ligne de feu

Quelque part ça commence à n'être plus du jeu    

Les bonhommes là-bas attendent la relève

 

Roule au loin roule train des dernières lueurs

Les soldats assoupis que ta danse secoue

Laissent pencher leur front et fléchissent le cou

Cela sent le tabac la laine et la sueur

    

Comment vous regarder sans voir vos destinées

Fiancés de la terre et promis des douleurs

La veilleuse vous fait de la couleur des pleurs

Vous bougez vaguement vos jambes condamnées

 

Déjà la pierre pense où votre nom s'inscrit

Déjà vous n'êtes plus qu'un mot d'or sur nos places

Déjà le souvenir de vos amours s'efface

Déjà vous n'êtes plus que pour avoir péri

 

                ARAGON

Le 11 novembre à Dreux en 1975 et 1977

Par Didier Leplat

Dreux - 11 novembre 1975 - Le Sénateur-Maire Jean Cauchon à vendre à crédit !

Dreux - 11 novembre 1975 - Le Préfet au centre

Dreux - 11 novembre 1975 - Les risques du métier de porte drapeaux !

Dreux - 11 novembre 1975 - La fameuse minute de silence !

Dreux - 11 novembre 1975 - Les majorettes sont de la partie !

Dreux - 11 novembre 1977 - De dos au premier plan Françoise Gaspard nouvellement élue Maire de Dreux

et à l’arrière plan sur le beffroi notre ami René Maltête revendiquant « Non aux ventes d’armes » avec sa banderole.

Silence on meurt

Par Anselme Izidore

Quand j'étais petit, période à la durée incertaine qui ressurgit parfois encore, je me souviens d'avoir vaguement entendu des mots comme « anciens combattants » ou « minute de silence » qui évoquaient des maux comme tranchées ou Grande Boucherie. Mes parents, pour la viande, allaient au « machin...prix » du bout de la rue où il y avait aussi un rayon boucherie, mais je crois que la Grande Boucherie, on y est jamais allé.

 

Anciens combattants, vieux machins tristes avec des bérets penchés, pas toujours du même côté, et des imperméables couleur mastic couverts de médailles... Perceptions embrumées d'un gosse qui essaie, sans y arriver vraiment, de comprendre le monde dans lequel il est arrivé un jour.

Minute de silence, se taire pendant une minute, est-ce que ça dure vraiment une minute ? Je n'ai jamais vu personne regarder la montre...

Il faut faire quoi pendant ce temps ? Rester statufié, avoir l'air triste ou préoccupé, regarder en bas, ne penser à rien ou à ce qu'on fera tout de suite après, baisser la tête ou fermer les yeux ? Surtout ne pas tousser... Et les autres, ils pensent à quoi ? Mais il y a toujours un moment où ça bouge, on peut revivre après avoir évoqué les morts... Voilà j'ai compris : on fait le mort par solidarité puis on recommence tout.

 

Mais, beaucoup plus tard, quand mes fils ont eu dix-sept ans, l'âge des tranchées, j'ai pris conscience que ces anciens combattants auxquels je ne comprenais rien, enfant, étaient des gamins envoyés directement à la Grande Boucherie... Pour moi, maintenant, la minute de silence est plus longue et il y a beaucoup de choses auxquelles je peux penser. Heureusement l'humanité a bien progressé depuis, les enfants soldats sont maintenant bien plus jeunes et la Grande Boucherie a ouvert plein de succursales sur toute la planète, c'est aussi ça la mondialisation !

Verdun la grande boucherie

Par Philippe Belleney

Une vieille rancune, genre histoire corse, qui remonte à l'an 843 (traité de Verdun), date de l'éclatement de l'empire de Charlemagne, place Verdun au centre de l'inimitié territoriale entre la France et l'Allemagne ou Prusse. Il était naturel pour les allemands de s'emparer de cette ville à tout prix. Elle devenait par le fait même, signe de revanche et de victoire. Evidement, côté français, l'hystérie était la même puisque nous avions perdu l'Alsace et la Lorraine en 1870. Le bilan est donc écrasant,

143 000 morts pour l'Allemagne, 160 000 pour la France sans compter les blessés par centaines de milliers soit plus d'un million de litres de sang répandu sur ce territoire minuscule. Certains racontèrent que la terre était rouge...

 

Pour que la machine de guerre ou broyeur à viande ne se grippe pas il fallait impérativement que les forces civiles des pays concernés soient dans l'ignorance de ces grands massacres. Alors une implacable censure militaire se met en place, limitant les informations au minimum et n'autorisant dans le courrier des soldats uniquement des banalités journalières. Les journaux quant à eux se voyaient interdits ou menacés d'interdiction pour avoir laisser transpirer quelques vérités ou remis en question l'action des militaires et du gouvernement. Bref un étau très serré qui a transformé la « drôle de guerre » de 6 mois en une boucherie sanglante de quatre ans sans que personne ne puisse remettre en question le bienfondé de ces combats de « puissants ».

 

Parmi tous ces morts au champ d'honneur figurent de nombreux artistes et écrivains. Le mouvement futuriste italien a été décapité par la perte de ces principaux artistes, mouvement qui malgré une position radicale dans les années trente fût le premier mouvement artistique à ouvrir grand ses portes aux artistes femmes.

 

Le nombre incroyable d'écrits, films, bandes dessinées, expositions qui racontent régulièrement le drame de cette première guerre mondiale démontre bien à quel point la blessure n'est pas encore complètement fermée. L'Europe est ressortie de ce conflit à l'image de ces soldats mutilés de toutes parts et qu'on appelait «  Les gueules cassées ».

 

A consulter : 

La bataille de Verdun 

Les artistes face à la guerre

Recto Verso : l’Alsace Lorraine sous domination allemande avant 1914

Recto Verso : la chute des vaincus qui en appelle une autre…

Arras : avant et après les combats

Recto Verso : lettre de guerre et censure

6 février 1916

Verdun : cimetière du fd. Pavé

Recto

19 octobre 1917

En avant la musique

Stéréoscope : vous munir de lunettes adéquates

Mirage sur le front

Verso

Ambiance

Verdun 1916 : extraits des souvenirs de guerre

de Raymond-Pointcaré, président de la République

Dimanche 20 février : parti de Paris à 9 heures et quart, arrivé ce matin à Berry-en-Champagne... Visite des premières lignes. Dispositif en profondeur suivant les instructions nouvelles. Très peu de monde dans la tranchée de tir... La tranchée de soutien est plus garnie et surtout la tranchée de couverture de l'artillerie. De cette façon, en cas d'attaque par les gaz, la première ligne est à peu près sacrifiée, mais la perte d'homme est moins forte et la contre-attaque est chargée de reprendre le terrain perdu... Puis revue de trois régiments, dont les bataillons ont vaillamment défendu, du 9 au 12 février, les positions du « champignon » et « des pommes de terre »... Je remets des décorations… Plusieurs sont émus jusqu'aux larmes pendant que je leur donne l'accolade. Pénelon lit, au fur et à mesure, les citations qui sont splendides... La cérémonie est une des plus belles que j'aies vues. Les hommes couverts de boues sont éblouissants de beauté.

Cérémonie de la victoire à Paris en 1918

c’était la der des der !

Jeudi 24 février : Viviani... propose un projet de loi nouveau, dont le texte, plus rigoureux, forcerait le conseil d'état à suivre le gouvernement et à retirer la naturalisation française à ceux qui auraient continué à manifester en France des sentiments allemands, conservé des attaches en Allemagne, etc.

 

Mardi 7 mars : Briand commence par expliquer brièvement pourquoi « L'homme enchaîné » a été saisi et suspendu huit jours... Clemenceau avait, paraît-il, composé un long article qui était une critique acerbe du commandement... « L'oeuvre » qui avait reproduit cet article, malgré l'avertissement de censure, a été suspendue pour quinze jours...

 

Samedi 6 mai : Le G.Q.G. demande que, par précaution, on évacue de Reims les archives ; les 80 millions de bouteilles de champagne qui sont dans les caves, les comptes en banques... on considère comme possible une offensive sur la ville, qui est à 1 200 mètres de l'ennemi.

 

Mardi 9 mai : conseil de défense

… je demande des précisions sur les pertes de Verdun. Castelnau sort de sa poche un carnet et lit les chiffres suivant, qui ne concordent pas avec ceux qui nous ont été donnés antérieurement. Au 25 avril, 125 000 prisonniers, 16 594 tués reconnus dans nos lignes et 57 142 blessés évacués dans nos hôpitaux, plus 51 ou 52 000 disparus...

 

Samedi 19 août : Albert Thomas m'entretient en détail des éclatements et des gonflements des canons. On procède à des vérifications pour tâcher de découvrir les causes...

La guerre de la presse !

Texte et photos Didier Leplat

Graphiste, photographe à mon compte depuis 1974, j’ai commencé à travailler pour le journal « L’Action Républicaine » en 1975, je n’y étais pas salarié, mais je facturais mes prestations. Rue Doguereau à Dreux, au siège du journal, j’ai commencé à tirer les photos des rédacteurs les soirs de veilles de chaque parution. Quelques temps après, il m’était proposé de faire la pige pour le journal, et puis finalement quelques temps après je m’occupais aussi de la photogravure, à savoir confectionner les « similis » des photos et la réalisation des films pour l’imprimerie.

 

Rue Doguereau, dans les petits préfabriqués installés dans la cour de l’immeuble étaient fabriqués différents supports dont en premier « L’action Républicaine » deux fois par semaine, le mardi et le jeudi « La Liberté de la Vallée de la Seine » le lundi et « Dreux Annonces » le jeudi.

 

Accoutumé au process de fabrication d’un journal, de l’écriture, de la photocomposition, du montage et de la photogravure, j’eu l’idée de créer moi même un journal en m’inspirant de « Dreux Annonces » journal gratuit de petites annonces diffusé à l’époque sur Dreux et ses environs.

 

Le problème était de trouver un endroit où ce genre de support gratuit n’existait pas. Il en existait déjà un à Chartres et il fallait donc trouver carrément une autre région.

Ma famille du côté maternel est originaire du Jura et nous y allions fréquemment en vacances, chez la tante ! Durant les grandes vacances de 1975, j’en profitais donc d’être à Lons-le-Saunier pour étudier les parutions de presse.

Après enquête, il n’existait aucun hebdomadaire gratuit sur la ville et ses environs.

 

La voie était libre, et la fougue de mes 24 ans me donna des ailes ! C’est vrai que cela aurait été pratique car avec ma tante cela me faisait une résidence sur place. Et puis dans l’hypothèse où le support se développe correctement, cela aurait été agréable pour moi et ma famille de déménager dans cette région que j’ai toujours aimée.

 

De retour de vacances, j’entrepris l’analyse plus précise de mon projet, sachant que je n’avais aucun moyen financier pour lancer l’opération !

 

On l’appelera « Lons Hebdo » 

Dans un premier temps, il me fallait créer une maquette en blanc et le numéro « Zéro ». Ce numéro, permettrait d’aller sur place pour démarcher les commerçants et artisans afin qu’ils achètent de l’espace publicitaire. Ceci permettrait de financer la fabrication, l’impression et la distribution du journal.

 

On l’appellera « Lons Hebdo », il fera 8 pages au format tabloïd (Approximativement A3). Ce sera un journal de petites annonces, aussi bien achat, vente, emploi et toutes offres. Ces annonces seront gratuites. Il y aura aussi quelques rubriques comme l’horoscope, des recettes de cuisine, une bande dessinée, des mots-croisés et aussi des publireportages.

 

Une petite entreprise 

La planification prévoyait qu’avec un ami, nous irions prospecter pour récupérer la pub, ma femme devait s’occuper des recettes de cuisine, Evelyne, la compagne de mon ami, nous préparerait l’horoscope et les mots croisés, et Stéphanie ma fille (4 ans à l’époque) nous ferait un beau dessin ! C’est ainsi que débuta cette petite entreprise !

 

Dans un premier temps, je m’activais à produire ce numéro Zéro avec a création du titre et le graphisme général, et des petites annonces pour la maquette, puisées dans le « Dreux Annonces ».

 

Pour la photocomposition, c’était mon ami Pierre-Edouard Prins qui avait ouvert son atelier à côté de Senonches qui s’en occuperait. Pour la photogravure, j’avais à cette époque récupérer un banc de reproduction Agfa Repromaster 2024 et une développeuse « Rapidoprint » pour faire les films.

 

Dans tous les cas, faire le premier numéro d’un journal est assez simple, par contre, pouvoir le continuer en suivant le rythme des parutions n’est pas toujours évident. C’est pourquoi, nous avions pris de l’avance pour les articles, les recettes et les horoscopes. Chaque semaine, j’avais prévu de changer la couleur d’accompagnement et la photo qui se trouve sous le titre.

La maquette du numéro zéro bien propre et réalisée avec des « Copyproofs » était enfin prête, il fallait aller la présenter sur place à nos futurs clients. Et déterminés, nous voilà partis à l’assaut de Lons-le-Saunier !

 

L’accueil auprès des commerçants était très bon et certains nous ont même réservé de l’espace pour le premier numéro. Un parfumeur, un magasin de jouets, un soldeur et un garage pour une page complète de publireportage ont signé ! C’était bien pour un début, sachant que nous avions d’autres contacts pour les prochains numéros.

 

Au fil de des rendez-vous, je suis tombé sur un jeune dessinateur de bande dessinée Mathieu Laville, il ne devait pas avoir plus de 15 ans mais déjà plein de talent. Il me donna son accord pour la diffusion de sa série « Polycarpe » dans le journal, son style était vraiment super. J’en profitais pour lui demander s’il était partant pour réaliser dans son style une nouvelle BD avec un héros dont je lui fournirai la photo pour qu’il puisse travailler dessus (voir ma photo de Séraphin dans l’encadré de Mathieu Laville).

Le premier numéro de « Lons Hebdo » téléchargez le fichier pdf pour consulter les 8 pages

La couverture du numéro 2

Le tarif des publicités !

Les originaux des dessins de Stéphanie (4 ans à l’époque) qui paraissaient dans le journal en noir et blanc

La photo de la recette des choux de bruxelles par Danielle

La photo de la recette du coq au vin par Danielle

La copie de l’horoscope préparée pour le passage à la photocomposition

Entre temps il avait même neigé à lons-le-saunier : une des photos que j’ai prise qui illustra la couverture du numéro 3

La copie de la grille des mots croisés

Mathieu Laville 

Je viens de faire des recherches sur Mathieu Laville et malheureusement j’apprends au moment où j’écris ce texte que ce jeune homme est décédé des suites d’un accident de voiture en 1989. j’apprends aussi qu’il avait commencé à percer dans la BD et le Comic. Dommage, il était prévisible qu’il aurait fait une excellente carrière. Je viens par la même occasion de trouver sur Ebay une de ses dernières publications : dont voici quelques planches.

https://www.lambiek.net/artists/l/laville_m.htm

Ma photo de « Séraphin » qui a servie de modèle à Mathieu

« Dam !!! je suis découvert » un recueil des travaux de Mathieu Laville

Quelques extraits issus de de recueil

Le début de la BD de Mathieu Laville réalisée spécialement pour le journal

M. Pyanet, commerçant qui nous a soutenu jusqu’au bout

Le compte-rendu du procès

Après avoir trouvé l’imprimeur qui assurerait le travail en rotative et en deux couleurs, il fallait s’occuper du contrat avec la poste pour la distribution, et aussi trouver les petites annonces du premier numéro. Mon idée de reprendre les petites annonces des journaux concurrents n’était peut-être pas la meilleure mais au moins elle était efficace. Elle ne pouvait, non plus, nuire à personne car cela était gratuit et assurait pour l’auteur une deuxième parution et donc une seconde chance pour vendre leur objet ou assurer leur demande.

 

Remplir le coffre de la Renault 5 

Depuis septembre où tout se préparait, le premier numéro fut monté la première semaine de décembre et imprimé à l’imprimerie ISS (Imprimerie Spéciale de la Seine) à Croth dans l’Eure, non loin de Dreux. Le nombre d’exemplaires a été défini par le volume que je pouvais placer dans le coffre de ma Renault 5, le siège arrière rabattu ! Cela correspondait à environ 20 000 exemplaires.

Une fois enfournés dans la voiture, je pris la direction de la Poste de Lons-le-Saunier qui devait en assurer la distribution.

 

Une fois distribués, les retours furent positifs et les lecteurs, les clients étaient satisfaits. Mais il ne fallait pas chômer car le second numéro devait sortir la semaine d’après ! Heureusement que tout était pratiquement près pour ce numéro et nous avions même reçu des petites annonces ! Des vraies cette fois !

 

Au rythme de la semaine 

…Composition des petites annonces, mise en page, photogravure, et impression dans la foulée du deuxième numéro pour être livré à temps à la Poste. La Renault 5 bien remplie, direction Lons-le-Saunier pour la diffusion de ce deuxième numéro ! Sur place, poursuite de rendez-vous pour obtenir d’autres publicités, c’était déjà la préparation du numéro 3, celui-ci sera étalé sur 15 jours pour laisser passer les fêtes de Noël.

 

La machine était lancée… mais c’était sans compter les pièges !

Je l’ai su après, mais le journal « Le Progrès de Lyon » devait sortir, lui aussi, un gratuit sur Lons-le-Saunier et le mien est paru peu de temps avant qu’ils ne sorte le leur. Je leur ai grillé la priorité en quelque sorte et compromis la sortie de leur hebdo ! Les dirigeants de ce grand groupe de presse devaient bien se demander qui leur avait joué ce mauvais tour ! Toujours est-il que je reçu des annonces « bidons » comme celles que l’on trouve en page 2 du numéro 3 : « Horlogerie BASSEREAU, recherche HOMME TOUTES MAINS libre dès janvier -Etablissement Passereau et Gourmelon - 8 place de la Liberté -

39 Lons » ou encore : « LA HUTTE recherche rapidement VENDEUSE EXPERIMENTEE - Demander M. X, Etablissement La Hutte - 1 place de la Liberté - 39 Lons »…

 

Ces commerçants n’étaient bien sûr pas au courant et ont été très désagréablement surpris de voir défiler des gens dans leur boutique suite à ces annonces. Ils se sont plaints et ont aussi répercuté l’information auprès de leur UCIA (Union commerciale). En conséquence, je ne pus récupérer davantage de pub envers les commerçants qui m’avaient grillé et je dus me résigner à stopper la publication au plus vite, ne pouvant pas financer le journal sans publicité. Après réflexion, je décidais quand même de sortir le numéro 4, puisque quelques annonceurs m’avaient payé et réservé leur espace.

 

Mourir sur la croix ! 

… Et pour parachever le sabordage, je reçu une plainte de « La Croix du Jura » pour plagia des petites annonces et concurrence déloyale. Ceux-ci me demandaient des dommages et intérêts énormes (20 000 F de l’époque) et je du prendre un avocat pour me sortir de ce guêpier !

 

Après analyse du dossier, les honoraires de l’avocat versés, celui-ci me rassura du fait que ce n’était pas courant comme plainte et que j’avais beaucoup de chance de ne pas être inquiété ! Mon avocat de Dreux, transféra le dossier à des collègues de Lons-le-Saunier : Me Paris et Me Perron. Ceux ci me confirmèrent même que l’affaire était bien en main et que je n’aurais même pas à me déplacer à l’audience.

 

Je décidais d’y aller quand même, je ne pouvais laisser débattre sur mon cas sans être présent.

L’audience eu lieu un an plus tard, le 21 janvier 1977, c’est bien connu que la justice n’est pas très rapide. Chaque partie était représentée et manifestement le sujet intéressait !

Les juges et les avocats avaient autre chose comme sujet à se mettre sous la dent que les conflits habituels de dettes et autres cas de droits communs. Mon avocat plaidait qu’une fois publiée dans le journal, l’annonce n’appartenait plus à l’éditeur mais était tombée dans le domaine public…

 

Après une bonne heure de discussion, d’arguments et de contre arguments, de déterminer à qui appartenait ces fameuses petites annonces, et des conséquences qui en découlaient, le juge fini par rendre son verdict : « … Attendu que Leplat reconnait qu’un certain nombre d’annonces parues dans La Croix jurassienne furent reproduites dans les deux premiers numéros du journal Lons Hebdo, mais sans que ceci puisse constituer acte de concurrence déloyale ; la nature des actes de concurrence déloyale visant à dénigrer ou à désorganiser une entreprise rivale… Attendu que la société La Croix du Jura a subi un préjudice moral, qu’elle ne justifie pas un préjudice matériel ni n’offre de le faire ; que, dans ces conditions, il échet de réduire à UN FRANC la demande de dommages-intérêts… »

 

Tout est bien qui fini bien comme diraient les Dupont Dupond dans Tintin !

 

Moyennant quoi, je ne pu continuer à éditer le journal. Quant à la concurrence, elle pu prendre la place sans être inquiétée… Mais cela leur a pris un bon moment avant qu’un gratuit soit distribué !

J’avais même réalisé ce reportage à St-Claude sur la fabrication des pipes

Publi reportage pour le Garage Parizon concessionnaire BMW et Innocenti

Anagama - Mathilde Clerc à Arrou (28)

(A suivre)

Les travaux avancent mais une inondation imprévue vient de les stopper.

Mathilde Clerc : www.poteriedelavigne.wordpress.com

Octobre

Novembre

Expositions et manifestations

Claudie Gimeno à la chapelle st Marc à Brou (28)

Une peinture défragmentée entre deux mondes... entre deux eaux. Voilà l'impression que donne la nouvelle exposition à la chapelle st-Marc. Claudie Gimeno présente ses dernières toiles aux personnages au bord de la séparation matérielle... ou en cours de reconstruction comme si les vibrations de l'univers déstabilisaient leur image. Personnages inventés de toutes pièces, « Quand on a compris l'anatomie, tout est possible » cite l'artiste.

 

Pourtant ces êtres de peintures de couches superposées, grattées, essuyées laissent apparaître leurs forces et leurs faiblesses comme si vous les connaissiez. Un frère, une sœur, une amie. Dans son monde inventé, réinventé, Claudie Gimeno et la couleur « chair » s'expriment au fil de l'eau. Pas très loin sur la rive, se tient Ophélie. Elle guette la montée des eaux.

 

À voir sans modération jusqu'au 26 novembre

Du mardi au samedi : 10h-12h - 15h-18h

Fermé le jeudi matin

OTI : rue de la Chevalerie - 28160 Brou

Françoise Valade ouvre son atelier à  Arrou (28)

Françoise Valade, artiste plasticienne émailleur présentera ses dernières créations (livres d’artistes) ainsi que ses émaux sur cuivre dans son atelier au mois de décembre.

 

Ouverture les weekends de 11h à 18h 

 3-4 décembre

10-11 décembre

17-18 décembre

ou sur rendez-vous : 02 37 97 12 04

Adresse de l’atelier 

75 Grande Rue - 28290 Arrou

Philippe Govin dédicacera sa BD à Soligny-la-Trappe (61)

Salon du livre du Perche - Soligny-la-Trappes (61)

Samedi 3 décembre 2016 (14h-18h)

Dimanche 4 décembre (9h30-18h)

 

www.leslapinsgovin.com

Dernière exposition de la saison à la Chapelle Saint-Marc de Brou (28)

Une rétrospective des expositions passées avec 26 artistes présentants deux oeuvres chacun.

 

Du 1er au 24 décembre 2016 

Vernissage le 3 décembre à 11h

 

Office de Tourisme - Chapelle Saint-Marc 

Rue de la Chevalerie - 28160 Brou

Pour tous renseignements : 02 37 47 01 12

Monique Hergaut-Tessier - Bénédicte Souquet - Joëlle Deroubaix - Gilles Jouanny - Jean-Paul Cormier - Régis Plas - Willy Proust - Françoise Decorse - Francis Malbête - Colette et Thierry Cense - Gismonde Curiace - Jean Renaud - Edith Clément - Catherine Lierman - Catherine Protsenko - Philippe Belleney - Didier Leplat - Catherine Vigier - Monique Rémond - Jacques Chelle - Jean-Michel Pouzet - Nicole Delmas - Patrick Lodwit - Patrice Demongeot - Marie Carillo.

Alain Ponçon au St-Jacques à Yèvres (28)

jusqu’au 31 décembre

Il a garé son caddie le long du mur, est entré avec ses toiles, les a accrochées aux murs et s'est installé boire un verre au « bistrot »  avec ses amis. Scènes de la vie urbaine, brèves de comptoir et autres toiles hautes en couleur à l'ambiance aigre douce sont à voir pendant trois mois au café restaurant

« Le Saint Jacques » à Yèvres.

Le vernissage s'est déroulé dans une ambiance conviviale et nombre de ses amis avaient répondu à son invitation. Orchestré par l'association « Le Cap » et par les propriétaires, amateurs d'art, le St-Jacques devient un lieu incontournable pour les artistes dans notre région.

 

www.poncon.com

Et toujours notre dernier Hors-Série

L’étrange histoire de Zela’r Mor

Par Philippe Belleney

et Didier Leplat 

 

Douze sculptures pour une histoire, douze signes pour l’aboutissement. Du haut des chapiteaux de l’abbatiale de nos pensées se sont détachées les stances de Zéla.

Les sculptures en pierre de Philippe Belleney et les univers 3D virtuels de Didier Leplat sont deux mondes pourtant très éloignés mais finalement si proche !

Ce fut un sacré challenge de rassembler les univers de ces deux artistes !

Cette promenade que Philippe et Didier vous proposent a plusieurs sens, à vous de découvrir les vôtres.

Brochure 28 pages plus couverture

Format 21 x 29,7 cm

12 euros + port (3 euros)

Alors... Voilà...

Entrer en « L’étrange histoire

de Zéla’r Mor »

ne peut se faire

en toute innocence...

Te voilà prévenu !

Les deux compères en pleine préparation et cogitation chacun dans son domaine d’activité.

L’un avec sa massette et ses ciseaux,

l’autre avec sa souris et son appareil photo

A commander sur le site de l’Aéropage : 

www.lareopage.com

N’hésitez-pas à cliquer sur les photos pour les agrandir

 

Vous pouvez aussi relire les newsletters précédentes

Janvier 

Février 

Mars 

Avril

Mai 

Juin 

Juillet 

Août

Septembre

Octobre

 

Cette newsletter est une production de l’Aréopage - Les Indépendants du Perche ©2016

Toute reproduction même partielle est interdite sauf accord des auteurs