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Août 2017 - Elévation
Edito
Par Philippe Belleney
« Elévation »
Dans une lumière d'août éclatante, sur une plage étendue, l'élévation des corps n'est pas de mise, celle des cerveaux non plus d'ailleurs. Cherchons plutôt cette mystique émotion sous les voûtes romanes de Vézelay ou à la pointe de la lance de l'ange du mont.
Toutes les élévations ne sont pas forcément très catholiques. À déambuler dans ces fraîcheurs de pierres, on en viendrait à voir se dessiner des spectres bibliques, à croire en des mythes païens ressurgis des fondations de ces édifices sacralisés.
Lorsque Serge Gainsbourg écrivait « Sea, sex, and sun » il ne pensait pas à l'érection de la basilique de la chapelle Monligeon.
Alors pour ce mois d'août qui passe, choisissez donc l'élévation qui vous convient pour avoir une fois de plus de bons souvenirs de vacances.
Le bœuf sur le toit
Textes et dessin de François Lebert
" Rien ici-bas n'est moins résistant que l'eau, pourtant il n'est rien qui vienne mieux à bout du dur et du fort."
Lao Tseu
Ce matin,
en marchant dans les rues de ma charmante cité,
j'ai vu une chose étrange, incroyable,
il y avait un bœuf étalé sur le toit d'une maison,
il était là, allongé, immobile, raide,
comme s'il était mort...
Peut-être qu'il était là pour empêcher
la pluie de traverser le toit ?
Il m'a suivi de son œil torve, et,
lorsque je suis rentré chez moi,
j'étais trempé, jusqu'aux os !
Soutien à Cédric Herrou
Cédric Herrou, agriculteur du Sud de la France a été condamné par le tribunal de Nice à 4 mois de prison avec sursis pour avoir apporté son aide à des migrants qui franchissent la frontière près de chez lui...
Aucune loi ne peut condamner quelqu'un qui vient en aide à des êtes humains en difficultés...
Le délit de solidarité n'existe que dans les dictatures.
Ceux qui aidaient les juifs étaient condamnés il y a peu encore...
Ou alors il faut condamner tous ceux qui se reconnaissent dans le travail de Cédric Herrou, c'est-à-dire tous ceux qui, comme moi,
se reconnaissent dans les valeurs fondamentales de notre République :
Liberté
Égalité
Fraternité
ça va faire du monde !!!
La sagesse ou le temps qui passe
Par Alain Isenegger
Elever son esprit
Ça n’a pas de prix
Normalement
Avec le temps
Arrive la sagesse
A dit la prêtresse
Pourtant
De tout temps
L’homme s’est battu
Dans le monde et les rues
Amenant guerre
Misère
Tristesse incompréhension
Désillusion
Alors depuis l’antiquité
Rien n’a vraiment bougé
L’espace-temps s’est déplacé
Mais la sagesse n’a guère progressée.
L’aphorisme du moi(s)
Par Guy Coda
Si on croit qu'il suffit de prendre l'ascenseur pour s'élever, c'est qu'on est tombé bien bas...
Elévation à l’intérieur d’un parcmètre
Texte et photos de Didier Leplat
Série de photos prises en 1976 pour créer le canular du poisson d’avril de l’Action Républicaine, un journal d’informations local de Dreux lorsque cette année-là, la municipalité a choisi de placer des parcmètres pour régler les problèmes de stationnement en ville.
Finalement le projet du poisson d’avril n’a pas abouti et ces photos prises en vrac à l’origine n’ont jamais été montées. Il s’agissait à l’époque de faire des tirages séparés de chaque personnage, de les découper à la bonne échelle, et de faire des collages papier !
J’ai redécouvert il y a peu de temps ces négatifs lors de rangement, une fois scannés et grâce à Photoshop, j’ai pu finaliser ce projet 41 ans après !
L’idée était de faire prendre l’ascenseur aux gens et de leur faire visiter les différents étages et mécanismes de cette machine, en la rendant presque aussi grande que peut l’être une éolienne de nos jours, et surtout arriver à démontrer l’absurdité de ce choix dans la ville qui à l’époque n’en avait pas vraiment besoin.
La petite porte en bas et son visiteur attendant son ouverture nous place d’emblée dans l’échelle ! Mais est-ce le personnage qui s’est réduit à l’image du film « L’aventure intérieure » ou bien ce parcmètre qui d’un coup a pris de la hauteur !
A vous de le découvrir !
J’avais fabriqué des maquettes en carton pour symboliser chaque salle intérieure. J’y avais incorporé des matériaux de récupération comme ce vieux réveil ! Les photos des personnages ont été réalisées dans mon studio de l’époque situé rue de Flandres à Dreux. En fait, c’était plutôt dans mon laboratoire photo puisque sur les photos non détourées on peut distinguer mon agrandisseur et même le plateau aspirant qui se trouve en dessous. On remarque aussi les ombres disgracieuses générées par le flash derrière le sujet, mais pas de soucis, elles seront éliminées au moment du découpage.
Au premier étage, nous arrivons dans la salle de contrôle par l’ascenseur. On peut remarquer le plan de la ville ainsi que l’heure exacte. En fait cette pendule était ma montre, ce qui donne l’échelle de la maquette où l’on peut remarquer à droite de la porte d’ascenseur une magnifique œuvre d’art typiquement dans le style des années 70 ! Même « le chef » qui surveille porte un magnifique pantalon à pattes d’éléphant.
La taille du personnage face à la porte d’entrée au pied du parcmètre montre bien l’échelle de l’ensemble
La séance de surveillance des cadrans avec la cigarette à la bouche
Nos deux personnages dont « le chef » avec son magnifique pantalon à pattes d’éléphant de l’époque !
Arrivée par l’ascenseur (porte à droite) au premier étage, celui de la salle de contrôle. Là, le chef (à gauche) surveille le bon déroulement des mécanismes de répartition « Durée / Argent » et le technicien prêt à intervenir dans la salle des machines
Pour parvenir au résultat à l’époque, il fallait faire des tirages papiers de chaque élément à incorporer. Vérifier si sa taille était conforme et le découper au cutter. Chaque élément ainsi découpé était ensuite placé sur la base à l’endroit prévu et collé sans faire de bavure ! Bien souvent, avec un feutre, je noircissais la tranche pour éviter qu’elle ne ressorte trop, surtout dans les parties foncées. Ensuite, le document final passait au banc de reproduction pour en effectuer une « simili* » qui était réalisée en photogravure à la dimension réelle qu’elle devait avoir dans le journal. Comme quoi les trucages et les retouches étaient déjà possible… même sans photoshop !
Avec toutes les images que j’avais faites, je pus même réaliser différentes vues dans la salle des machines que nous pouvons admirer ci-dessous.
La séance du balayage
La pose assise
Au deuxième étage, c’est la salle des machines, celle où les pièces arrivent. Un entretien est important car de nombreuses pannes y surviennent.
En retrouvant ces négatifs, je m’aperçu que j’avais bien travaillé et préparé le travail de chaque photo. Je décidais donc de finaliser le projet mais en utilisant les méthodes modernes avec Photoshop cette fois !
Cet outil m’a permis de rajouter des ombres, de peaufiner les détourages. Je fus même surpris de la précision de mes cadrages d’origine, car tous les personnages s’imbriquent sans problème et sont parfaitement raccord avec la machine que ce soit en lumière ou en perspective !
Merci à Grégoire (en blouse grise) et à mon autre acteur dont je ne me souviens plus du prénom mais qui devait certainement jouer le rôle du chef ou du contrôleur !
En cas de panne, il ne faut pas hésiter à plonger les mains dans le cambouis mais « le chef » surveille toujours dès fois qu’on détourne de l’argent !
De dos
En haut de la machine
Gros plan dans la salle des machines. Ça coince : certainement une pièce à changer. Un peu à l’image des « Temps modernes » de Charlot
*Simili : rapport avec l’impression sur papier où les demi-teintes d'une photo sont rendues sur le papier par une série de points plus ou moins gros et régulièrement espacés. Avant l’avènement du numérique, ces points étaient obtenus par une méthode photographique en partant de la photo de départ, par l'interposition d'une trame quadrillée entre l'objectif et la surface sensible lors de la préparation du document par un banc de reproduction.
Il y a plusieurs formes de points de trame, le point rond comme sur l’illustration ou le point elliptique qui permettait un meilleur rendu et une meilleure restitution de l’ensemble des gris des photos.
Clap final pour Jean-Louis Boichut
Jean-Louis était le président de l’association « le Clap Loupéen »
Il filmait nos vernissages…
Saloperie de maladie tu nous as prie notre ami
Nous ne te verrons plus derrière ta caméra
Tes rires et tes anecdotes nous manquent déjà
C’est ton dernier bal
Ta dernière virée
Putain que ça fait mal
C’est sûr on ne pourra jamais t’oublier.
Sa compagne Marie-Christine Roger
Une photo de Jean-Louis et ses enfants lors d’un reportage à La Loupe
Bientôt au château de La Loupe…
Ombres et Lumières présente « Regard sur le paysage »
au Centre d’art du Tilleuil à Rémalard (61)
Dernier week-end : ouverture jusqu’au lundi 21 août
Artistes d’hier et d’aujourd’hui
Du 21 juillet au 21 août
Vendredis, samedis et dimanches de 16h à 19h
Renseignements et contacts
Ombres et lumières : 02 37 49 70 59 - 06 15 24 01 91
Marie VDB et Mélanie Casano
à la médiathèque d’Alençon (61) jusqu’au 24 août 2017
Les photos du vernissage
L’artiste présentera l’exposition au public le samedi 22 juillet à 14h, le samedi 5 août à 14h, et aux journées européennes du patrimoine les samedi 16 septembre à 14h et dimanche 17 septembre à 11h.
www.dekerle.com
Exposition Face à Face :
« Entre Beauce et Perche »
Pour le Perche :
Jean-Pierre Champdavoine l’Aquarelliste/photographe
Pour la Beauce :
Francis Malbéte le Photographe/Peintre
Du 5 septembre au 28 Octobre
Chapelle Saint-Marc
Rue de la Chevalerie 28160 Brou
Renseignements : OTI: 02 37 47 01 12 -
Exposition du mardi au samedi de 10h à 12h et de 15h à 18h.
Et toujours notre Hors-Série
L’étrange histoire de Zela’r Mor
Brochure 28 pages plus couverture
Format 21 x 29,7 cm
12 euros + port (3 euros)
Alors... Voilà...
Entrer en « L’étrange histoire
de Zéla’r Mor »
ne peut se faire
en toute innocence...
Te voilà prévenu !
Par Philippe Belleney
et Didier Leplat
Douze sculptures pour une histoire, douze signes pour l’aboutissement. Du haut des chapiteaux de l’abbatiale de nos pensées se sont détachées les stances de Zéla.
Les sculptures en pierre de Philippe Belleney et les univers 3D virtuels de Didier Leplat sont deux mondes pourtant très éloignés mais finalement si proche !
Ce fut un sacré challenge de rassembler les univers de ces deux artistes !
Cette promenade que Philippe et Didier vous proposent a plusieurs sens, à vous de découvrir les vôtres.
Les deux compères en pleine préparation et cogitation chacun dans son domaine d’activité.
L’un avec sa massette et ses ciseaux,
l’autre avec sa souris et son appareil photo