Durant l'année scolaire 67/68, j'étais au lycée Albert Camus de Bois-Colombes. Il se situait très prêt de chez moi à La Garenne-Colombes et j'y allais à pied tous les jours. 

 

Je ne sais si la contestation était dans l'air du temps, mais déjà le proviseur avait décidé de créer pour cette année une classe expérimentale composée uniquement de garçons alors que c'était un lycée mixte. De ce fait je me retrouvais faisant parti des 41 élèves de cette classe qui était destinée normalement à nous préparer à la rentrée en seconde et aussi, bien sûr, à la réussite du BEPC. 

 

Drôle d'idée toutefois de placer 41 mecs ensemble ! Cela était vouer à l'échec et surtout à la recrudescence de l'indiscipline. Seuls les cours d'anglais étaient mixtes, car en regroupement avec d'autres classes, mais pas suffisants pour calmer l'ardeur de ces jeunes adolescents. 

 

Je ne sais si la direction de l'établissement avait bien réfléchi à cette stratégie. Car elle a choisit des professeurs qui se sont très vite retrouvés dépassés par le groupe que nous formions. Indiscipline, irrespect, " rien à foutre " ! Le prof de français avait trouvé sa méthode il me semble. Ils faisait son cours comme un automate sans se soucier de nous, il faisait comme si nous n'étions pas là ! Chahut total dans la classe, chacun se déplaçait à sa guise, les discussions allaient bon train, les batailles de boulettes en papier aussi.

 

Je profitais de ces événements pour venir en classe avec mon Focasport 1 pour y faire des photos. Le prof de français, la prof d'anglais, le prof de math et des copains questionnés au tableau se sont retrouvés sur la pellicule sans que les profs ne le remarquent ni ne me disent quelque chose. 

 

Forcément, dans la classe, cela allait crescendo et quand les évènements de mai arrivèrent, ce fut l'apogée jusqu'aux grèves qui mirent fin à cette escalade puisque nous ne venions plus en cours. 

 

Je revins néanmoins plusieurs fois, car sous l'insistance familiale, il fallait bien s'occuper de ce BEPC. C'est lors de ces rares visites que je fis des photos de mes copains devant le lycée. Ce jour là, il y eu même un accrochage entre deux voitures. Il y avait aussi mon copain Surbled (cf Ego de janvier 2018) qui était là, ainsi que d'autres camarades dont je ne me rappelle plus les noms. Qui sur leur mobylette, ou leur Solex, sans casque bien sûr, paradaient devant le lycée à son 26e jour d'occupation !

 

Courant juin, je fini par le passer ce BEPC. C'était une version allégée (math et français uniquement) et je l'ai eu ! Mais je me demande qui en 1968 n'a pas pu l'avoir !

Je ne suis pas resté dans ce lycée pour ma seconde, mais je ne pense pas que la direction ai voulu garder cette idée de classe de garçon !