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L’Ego du moi(s) Vidéo

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Vidéo de l'Ego du moi(s)

Juillet 2018 - Voyage extraordinaire

Edito

D’Est en Ouest

Lorsque l'on dit « voyage », lorsque l'on dit « extraordinaire », immanquablement Jules Vernes sort des rayons de la bibliothèque, avec ses mondes étranges, ses créatures monstrueuses et ses personnages mi-stérieux, mi-fantaisistes. Au fil des pages et des illustrations, l'esprit s'échappe de la réalité et quitte la vie ordinaire dans laquelle nous évoluons au fil des jours et des années.

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Pourtant aux différents strates du monde, des voyages tout aussi extraordinaires ont lieu sous des formes insoupçonnées.

Dessin de François Lebert

Texte et dessin Philippe Belleney

Penchons-nous sur cette touffe d'herbe à éléphants, une petite bête en gravit péniblement une feuille. Elle effectue une ascension comparable à celle d'un bon randonneur en montagne. Et que de risques prend-t-elle pour de là-haut accomplir une destinée qui nous échappe.

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Penchons-nous encore plus bas, plus loin, à travers ces grosses loupes binoculaires, révélatrices d'un monde inexistant à nos yeux. Dans une forêt de fibres ondulantes aux extrémités vénéneuses, circulent dans un fluide transparent des cellules inconnues. Un parcours excitant où l'adrénaline joue un rôle primordial dans cette compétition d’Est en Ouest, l'arrivée étant sans surprise... pour elles. 

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Pour nous une simple étape de la vie, pour elles un voyage extraordinaire, à moins que ce ne soit l'inverse.

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Le « voyage extraordinaire » est donc une simple vue de l'esprit que nous avons peut être inventé pour sortir de la routine des hommes. Allez-savoir.

Les voyages de François

Textes et dessin de François Lebert

Le hérisson

"Tout commence par une interruption." Paul Valéry

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C'est l'histoire d'un gros camion, un énorme 38 tonnes, qui en a déjà beaucoup vu dans son existence, il a transporté toutes sortes de marchandises, des pommes, des poires, des raisins verts, des matériaux divers, du bois, de l'acier, du plastique, des légumes, du vin, des sirops...

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Il avait plusieurs tours du monde affichés sur son compteur, sans arrêt, il dévalait les routes par monts et par vaux, et le ronronnement de son moteur semblait infatigable...

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C'était un gros camion, sans doute l'un des plus gros de tous.

Fabriqué dans un pays nordique, là où les conditions climatiques sont extrêmes, il était très solide. Bardé de feux de position et de chromes, et d'un énorme pare-buffle, on le voyait venir de loin.

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Tout le monde le respectait, les animaux, les plantes, les arbres, tous s'écartaient pour le laisser passer : qui aurait pu s'opposer à la volonté de fer d'un tel mastodonte, lancé à pleine vitesse ?

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Lentement, un modeste hérisson était en train de traverser la route. Un peu maladroit, pas très bien réveillé, mais excité par le désir de retrouver à tout prix sa belle, de l'autre côté de la route...

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Le camion fonçait droit sur le hérisson. Emporté par son élan, il ne pouvait plus s'arrêter.

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Ce pitoyable petit animal s'en allait tranquillement, et il allait disparaître, pour toujours, sans trop faire attention à ce qui se passait...

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Mais le gros camion non plus ne faisait pas attention, il n'avait pas vu le feu rouge, le passage à niveau, et ce train qui arrivait à grande vitesse...

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Le camion roulait vite, mais le train encore plus, le choc fut inévitable, il y eut un bruit effroyable, un grondement sourd, une explosion, suivie du craquement des tôles, et puis, plus rien, un silence de mort.

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Le hérisson était indemne, juste au moment du choc, il avait simplement ressenti une onde de chaleur lui réchauffer le corps...

Il poursuivit son chemin, sans autre forme de procès.

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Peu de temps après, la fiancée du hérisson passa une nuit d'amour comme jamais encore elle n'en n'avait connue...

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Il semblerait bien que le malheur des uns puisse faire le bonheur des autres...

Dessin de François Lebert

Le rhino

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Un jour, on a vu disparaître un rhinocéros dans la bouche d'une montagne.

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Le rouge baiser s'était refermé sur lui.

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Elle, elle aurait pu facilement accoucher d'une souris, mais sur le coup, elle a préféré en profiter pour réfléchir. Elle était tellement paumée, cette majestueuse masse de roche, que de loin, elle ressemblait à une motte de terre.

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Elle déclara tout de go :

« Je voudrais que mes rêves, que mes gestes, que mes pensées,

rien de ce que je puisse exprimer ne m'échappe. »

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Un léger tremblement agita sa carcasse. Elle ajouta :

« Un jour, je vais reprendre ma respiration, et cracher tout le sang de la terre ! »

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Elle toussa, et ce fût le rhino qui réapparut, aussi frais qu'un gardon.

« Vive la montagne libre ! » proclama-t-il 

avant de s'éloigner en dévalant la pente au petit trot...

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2084 après Fukushima

L’aphorisme du moi(s)

Dessin de François Lebert

Nous sommes en 2084 après Fukushima

la vie bat son plein au fond des abysses

sur terre tout est sous l'eau suite au réchauffement. L’espèce qui domine les autres c'est l'étoile de mer et la mutation essentielle c'est que les autres espèces,

toutes les autres, n'ont plus qu'un seul œil !

Par Guy Coda

Voyage au pays de l'intelligence :

Chez les islamistes radicaux, même les roues des bicyclettes sont voilées ...

Persée et la Gorgone

Par Alain Isenegger

Dessin d'Alain Isenegger

Dans un monde lointain

Hyperboréen

Par le ciel il est venu

Avec son glaive et son écu

Du haut des cieux

Majestueux

Tel un guerrier

La Gorgone il l’a observée

Du ciel sur sa proie il s’est jeté

Il a frappé

Sa tête est tombée

Dans l’océan le sang a coulé

Son trophée il l’a emporté

De retour dans son pays

Au peuple la tête il a montrée

Tous ont regardé

Et comme par magie

Tous sont restés médusés

Le sort les a frappés

De pierre ils sont restés

Figés

Tétanisés

Pour toute l’éternité…

Carnet de voyage digital

Texte et univers virtuels Didier Leplat

Aujourd’hui, c’est le grand départ pour cette expédition virtuelle. Ce n’est pas un voyage astral mais on s’en approche.

Nous pénétrerons dans l’univers de la matière, au cœur de l’indice de réfraction, celui qui nous donne l’impression que les bâtons plantés dans l’eau sont cassés. Sortir du réel, rentrer dans l’imaginaire, c’est ce que je vais essayer de vous démontrer.

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Je commence par créer mon univers, celui dans lequel je me sens bien, avec des couleurs chatoyantes, des lumières pas trop violentes ni des ombres trop marquées. Un contraste mesuré, celui que l’œil sait évaluer sans être ébloui par autre chose que la beauté qu’il regarde dans un équilibre graphique parfait.

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C’est la tonalité du ciel qui va me guider en premier. Ces nuances roses à violettes me conviennent bien, même si je vais essayer d’y ajouter un peu de bleu. J’essaye maintenant de rajouter quelques nuages à l’horizon. Voilà, ça me convient bien, je vais pouvoir me déplacer entre les deux sphères que je vais créer. La première sphère, je la conçois en « verre impur » avec un indice de réfraction normal. L’autre sera à l’image d’une orange au niveau de la tonalité et de sa texture mais avec un indice de réfraction de 2. Je rassemble maintenant les deux boules et je vais faire une opération booléenne. Cela consiste à découper un objet à l’aide de l’autre objet. Soit la différence des deux sphères (1), soit l’intersection de l’une avec l’autre ou vice/versa.

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Nous allons continuer avec cette sphère coupée en deux et évidée. J’ai envie d’aller m’y promener de plus prêt, notamment vers cette face légèrement orangée que l’on aperçoit sur la gauche.

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De près, je suis un peu déçu, je voulais pénétrer à l’intérieur de la matière mais je m’aperçois que je n’y ai pas mis assez de transparence. Je corrige le tir. Voilà, c’est fait, je peux maintenant rentrer dans le dur. Celui-ci est composé d’anneaux à la fois concentriques et dégradés en couleur. Ce mélange subtil est intéressant et je vais m’efforcer d’aller encore plus loin dans les profondeurs abyssales de la matière. Je découvre alors cette grille qui fait office de barrage. Malgré tout, je me dis que ce n’est pas cet enchevêtrement tel un mikado qui va arrêter ma progression. Je cherche l’ouverture pour poursuivre mon voyage jusqu’au bout de la matière et surtout jusqu’au bout de moi-même.

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J’ai trouvé l’ouverture, et c’est là que la relativité de l’infiniment petit se redessine devant mes yeux. Plus je m’enfonce dans les dédales de la matière, plus je découvre d’infinies étendues, comme celles qui se dégagent derrière cette fenêtre, là, pratiquement au centre de mon champ de vision.

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Au sortir de ce couloir, je tombe sur une nouvelle lueur. Celle-ci semble étouffée et cernée par deux pics comme deux crocs acérés. Non, je ne suis pas tombé dans la gueule du loup ! Courageusement j’escalade le pic du bas en espérant tomber sur un nouveau panorama. A vrai dire, c’est cette lueur qui ne me plaît pas, j’aimerai passer derrière pour aller vers la lumière. Cette lumière qui est tout pour moi, apport de la vie, de l’amour et de la vérité.

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Là, j’approche enfin de ma quête. Ce mélange de lignes et de courbes comme de magnifiques arabesques me font penser à un orgue où chaque tuyaux correspond à un son. J’aimerai un jour faire correspondre ces univers que sont la lumière et la musique. Chacun étant un phénomène ondulatoire, cela devrait pouvoir se réaliser : j’imagine très bien un instrument de musique d’où sortirait une mélodie très douce et des images merveilleuses projetées dans l’espace, le tout en accord parfait. Je demanderai à mon ami Pierre Schirrer de jouer de cet instrument car lui seul saurait en extirper la quintessence ! Je me chargerai de la partie image !

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D’un coup, c’est un mélange de volutes et de courbes harmonieuses qui se dévoilent sous mes yeux comme une harmonique, ou même en regardant bien on dirait une clé de sol ! 

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Cet équilibre me convient à merveille et je vais m’en imprégner au maximum. Je vais rester aujourd’hui dans cet atmosphère de paradis, je reprendrais la poursuite de mon voyage plus tard. J’en profite pour m’alimenter en douceur, en couleur, en harmonique et mécanique des courbes. Sachons à tout moment s’arrêter et profiter au mieux de l’équilibre ambiant qui nous entoure.

Photo Didier Leplat
Photo Didier Leplat
Photo Didier Leplat
Photo Didier Leplat
Photo Didier Leplat
Photo Didier Leplat
Photo Didier Leplat
Photo Didier Leplat
Photo Didier Leplat
Photo Didier Leplat
Photo Didier Leplat

1

Je suis née du rêve d’un corbeau et d’une étoile

Illustration de Marie VDB

Photo Didier Leplat

Un voyage extraordinaire... dans ma salle de bain

« Les voyages forment la jeunesse mais déforment les chaussures »

« Mieux vaut un voyageur qui demeure quelque part qu'un demeuré qui voyage partout »

Maurice Biraud

C'est une très longue histoire à faire dresser les cheveux sur la tête, mais comme nous allons le vérifier, les notions de temps étant toutes relatives, je vais faire la version courte.

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Ce matin-là en pénétrant dans ma salle de bain où régnait une étrange pénombre bleutée, j'entrai sans le savoir dans le cimetière de nos rêves oubliés. Devant le miroir où je me croyais encore jeune, j'étais devenu pluvieux et je voyais, entre les gouttes de mes années passées, briller un arc-en-ciel à l'horizon des champs hypnotiques. A peine avais-je esquissé un pas que je glissais sur le bois mouillé dans une flaque d'huile aux couleurs mordorées. Dans un début de salto arrière, l'angle de mon point de vue aligné sur la fenêtre donnant dans le jardin j'entrevis un ruisseau de lumière brillant comme une route électrique où des corbeaux tournoyants lavaient nos souvenirs. Dans une faille de l'épaisseur temporelle j'entendis un étrange grincement qui venait du plafond de la salle d'eau, rare phénomène qui se produit quelques minutes par siècle et c'était ce jour-là. En touchant le sol violemment dans la dernière phase de mon éblouissant salto arrière, je vis la faille temporelle absorber le plafond de la pièce d'eau dans un vortex bleu comme un quartier d'orange perdu dans l'agrume d'où surgirent de féroces assaillants venus d'un monde sans pitié.

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C'était d'énormes langoustes multicolores aux pinces tentaculaires avec des ailes de chauves-souris translucides, douées d'une intelligence collective et essentiellement constituées d'hydrocarbure. Leur chef était un ogre de barbarie qui avait un rire d'adolescent sarcastique qui a grandi trop vite et tenait aux creux de ses mains des morceaux d'étoiles filantes. 

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Dans un réflexe de panique superstitieuse je tripotai un recueil de proverbes grecs et sanskrits ce qui n'empêcha pas la déchirure quadri-dimensionnelle de s'élargir encore d'où les voyageurs du bout du monde sortaient les uns après les autres.

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Emporté par mes visiteurs je me retrouvai à l'autre bout de la galaxie dans des contrées lointaines qui avant n'étaient pour moi que des petits point lumineux à l'horizon.

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Une fois arrivé je ne sais où une voix métallique résonna dans ma tête, deux loups bleus holographiques me télépathaient une histoire incompréhensible « : un aérolithe est tombé sur le territoire interdit et sur Vénus les conditions de vie sont encore plus précaire, que sur la Lune ou sur Mars, nous cherchons le nectar réparateur aide- nous ! ». Je fus emporté sur le dos de ces monstres énigmatiques semant la terreur dans l'espace et nous fîmes trois fois le tour des six mondes et des trois univers, ce voyage fantasmatique dura au moins dix bonnes années.

Texte et dessin :

Anselme Izidore

Rogousky

Au bout de ce temps dans un éclair de lucidité une folle certitude traversa mes pensées : guider à nouveau mes ravisseurs vers ma salle de bain d'humanoïde. Intuition libératrice ! Une fois de retour je tendais à mes nouveaux amis deux flacons de déboucheur au gel de soude qu'ils absorbèrent goulûment en criant « Nectar ! Nectar ! » puis ils disparurent aussitôt dans un gigantesque grognement de satisfaction. La cicatrice spatio-temporelle se referma aussitôt, les sortilèges de la nuit se dissipaient lentement et je sortis enfin de la salle de bain.

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« T'en as mis un temps pour prendre ta douche ! » m'apostropha ma compagne. « Oui l'évier était bouché mais j'ai réglé le problème ! ». Je préférais ce mensonge matinal plutôt que des explications interminables qui seraient accueillies avec un mélange d'incrédulité et de reproches que connaissent parfois les adorateurs du divin flacon. L'incident était clos. Mais quand je me coiffe les soirs de pleine lune des poussières d'étoiles filantes restent accrochées à ma brosse qui devient alors fluorescente dans la pénombre...

Le voyage extraordinaire de Jean Fernand

Photo Jean Fernand

Notre ami Jean Fernand a oublié de nous dire où il était allé. Pouvez-vous le deviner? Bon, il y a quand même des indices dont un facile. Regardez bien !

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