Janvier 2020 - La réforme des retraites
Quoi de plus évident que de discuter des retraites dans le métro à la station « Jean-Paul Delevoye »…
Discussion sans tabou entre un retraité et un futur retraité pour lequel le bonheur semble enfin accessible !
Edito
Une belle rencontre pour cette nouvelle année
Par Didier Leplat
J’étais à cette foire au livre de Mamers à la mi-décembre, essayant de vendre mes ouvrages, quand, figurez-vous, je fus vivement attiré par mon voisin de table… Il était en train de dessiner la caricature de Macron sur un ballon de baudruche… Imaginez dès lors mon amusement et mon attention portée sur cet homme.
Echanges rapides et chaleureux m’ont permis de vous présenter aujourd’hui Paul Baringou, dessinateur de presse : il réalise fréquemment de beaux dessins pour Le Canard enchaîné ou Mediapart. Il s’est engagé pour nous à produire des dessins à l’image de ceux qu’il fournit à ces grands médias.
Paul, à 90 ans, est encore loin de prendre sa retraite ! Il dessine toujours en suivant l’actualité de très près et appuie là où ça fait mal ! C’est vrai qu’il est gâté par les élucubrations de notre gouvernement !
Entre autre bibliographie, Il a déjà édité deux volumes sur notre président (un par année de règne) et avec humour, il nous annonce qu’il n’espère pas faire les trois suivants !
Bienvenu parmi nous Paul !
Paul Baringou en signature à Mamers
Vous pouvez suivre une interview de Paul Baringou
par Bertrand Coudreau de Radio Alpa ici :
https://www.youtube.com/watch?v=e6ruZuVM-kM
Je profite aussi de cette édito pour vous souhaiter chers lecteurs, chers amis, une très bonne année 2020, remplie de bonnes choses pour vous et votre famille.
Retraite bien méritée !
Par Paul Baringou
Ça va bientôt péter !
Par Alain Isenegger
La réforme des retraites ?
Si tu es assez riche, tu n’as pas besoin de bosser,
Le loyer de l’argent te rapporte bien plus que le travail !
Si tu es pauvre, tu n’as pas le choix,
Que tu sois compétent ou pas,
Tu vas devoir bosser comme un dingue jusqu’à ta mort
Et peut-être encore plus si possible,
Tout en restant un pauvre type !
La loi est dure, mais c’est la loi du marché…
Retraite universelle
Par François Lebert
La retraite (de Russie ?)…
Je me promenais voilà quelques jours place Marceau, à Chartres, noire de monde comme d’habitude - à croire que les chartrains sont tous pleins aux as - quand soudain des sanglots longs comme des violons blessent mon cœur etc.etc.
Je m’arrête, interdit, (non, pas de stationner !) et que vois-je ? un mec, saoul comme une mule, plein comme une huitre, rond comme une queue de pelle, bref complètement bourré, et qui sanglotait à qui mieux mieux.
N’écoutant que ma compassion naturelle je m’approche du quidam blotti sous un porche, animé des meilleures intentions du monde. Toutefois quelque chose m’interpelle : sa silhouette un peu ronde, la couleur de son costume, sa longue barbe blanche et surtout le troupeau de rennes garés sur le parking voisin me font penser que je me trouve en face du Père Noël, mais un Père Noël apparemment en pleine détresse !
Prudent, (avec les gens bourrés on ne sait jamais) je lui secoue doucement l’épaule : Eh bien, Père Noël, qu’est-ce-qui se passe ? On a du chagrin ? Qu’est-ce qui vous met dans un tel état ? La Mère Noël s’est barrée avec Edouard Philippe ? ou, pire, avec Marine Le Pen ? Mélenchon est passé à droite ? Donald Trump a été réélu ? Non, dites-moi, ce n’est pas ça, hein ? Quand même pas ? Ah ! Non ! Je sais ! Vos rennes se sont inscrites à la CGT ? ou plutôt, non ! Bien pire ! À la CFDT ?»
Il se retourne alors vers moi, les yeux encore mouillés de larmes : «Ah, mon pauvre Monsieur si vous saviez ! Tout ce que vous me décrivez là n’est rien en comparaison de ce qui m’arrive !»
«Mais que vous arrive-t-il donc qui vous mette dans un tel état ?»
Il réplique : «Ah là là !»
Moi : «Ah là là ?»
Lui : « Tout à fait !»
Moi : «Ah quand même ! En effet, c’est chaud !»
Lui : «Chaud, chaud…On est en plein hiver, hein !»
Moi : «Oui, certes, mais encore ?»
Lui (il prend son temps) : Heu… Heu… Et bien… Figurez-vous que, que… Que je viens d’apprendre que je n’aurai pas de retraite !»
«Pas de retraite, vous ?»
«Pas de retraite, moi !»
«Non ? J’y crois pas !»
«Mais si, mais si ! Hélas !»
«Mais comment est-ce possible ? Ah, je vois, vous n’avez pas cotisé assez longtemps, c’est ça ?»
«Moi ? Pas cotisé assez longtemps ?»
Là j’ai dû dire une connerie car je le vois qui commence à s’énerver :
« Non mais savez-vous seulement depuis combien de temps je cotise, moi, Monsieur ? Deux mille ans ! Ça fait deux-mille-ans que je bosse et que je raque pour les générations futures ! Alors question cotisations, hein, je crois que j’ai donné, non ?»
«Excusez mon ignorance ! Mais alors quoi ? vous n’avez pas instruit votre dossier de retraite ? Ou alors ils l’ont perdu ? Ou peut-être avez-vous travaillé au noir tout ce temps ? Auquel cas…»
« Excusez-moi mais vous n’y êtes pas du tout ! Moi ? Travailler au noir ? Pendant deux mille ans ? Impossible, j’aurais été dénoncé illico par tous les mômes ! Pensez ! Le Père Noël en travailleur immigré qui bosse au noir ! Et la magie dans tout ça ! Qu’est-ce que vous en faites de la magie ? Hein ? Parce que les mômes, si y a plus de magie, pouououf… !» Non Monsieur, le vrai problème et qu’en fait on ne croit plus en moi, voilà…»
« Mais… Mais… Qui ne croit plus en vous ?»
« Tout le monde, ou personne, comme vous voulez ! Les gens, quoi !»
«Mais… Comment vous le savez ?»
«Oh c’est simple, y a qu’à les écouter ! Quand le gouvernement a pris des «engagements» pour les retraites, le peuple a répondu : Cause toujours ! Y a longtemps qu’on ne croit plus au Père Noël !»
«Oui, c’est vrai ! Je l’ai même dit moi aussi !»
« Ah ! Vous voyez ! Alors comment voulez-vous qu’on me paie une retraite si plus personne ne croit en moi ? C’est comme si je n’existais plus ! C’est la Bérézina !»
«Ouais, c’est sûr ! Ouais ouais ouais… Mais…Laissez-moi réfléchir… Dites-moi, Père Noël, nos chers élus, ministres, députés, sénateurs et tutti quanti, on continue quand même à la leur payer leur retraite, à ceux-là, et pas des miettes !»
«C’est sûr !»
«Mais pourtant, est-ce que vous y croyez, vous, en nos élus ?»
«Ah ça non alors ! Depuis De Gaulle je n’ai plus d’illusions !»
«Et c’est pareil pour tout le monde, personne n’y croit plus, pas vrai ? En tous cas, plus grand monde !»
«C’est ma foi vrai ! Mais alors, y a quelque chose qui va pas, c’est sûr !»
«C’est sûr ! Il va falloir réinventer un autre monde !»
«Pour le réenchanter !»
«Lui redonner un peu de poésie !»
«Et de magie !»
«Ouais…En attendant c’est la bérézina, quoi…»
«C’est la bérézina… Allez, joyeux Noël quand même ! »
«Joyeux Noël, Père Noël !… Pfff… La bérézina… ! »
Par Guy Coda
Dernière mise aux points de Delevoye
Texte et illustration Patrick Davido
En exclusivité, à l’occasion de son pot de départ, notre administrateur et ancien Haut Commissaire (en CDD) nous a offert l’information de la dernière option prévue par le gouvernement concernant la réforme des retraites.
Voici, uniquement pour nos lecteurs, le formulaire en 4 points que, dans le secret des urnes, vous aurez à remplir lors d’un prochain Référendum clôturant les concertations impossibles avec les partenaires sociaux :
Question 1
Pensez-vous nécessaire de réformer les retraites ?
Question 2
Pensez-vous que les privilèges des autres doivent être supprimés ?
Question 3
Un Régime Universel est-il meilleur qu’un Régime Injuste ?
Question 4 (Facultative)
En cas de déficit de la caisse des retraites, une fois le cancer vaincu, le réchauffement climatique réglé, l’allongement de la vie généralisé, le chômage disparu, les conditions de travail améliorées, les métiers revalorisés, les salaires revus à la hausse… le coiffeur gratuit…
Pensez-vous envisageable d’éventuellement accepter l’idée que, dans certains cas, selon la pénibilité et la rotation du vent… travailler un peu plus longtemps pourra être possible ?
Les accessoires indispensables !
Par Philippe Govin © Les lapinsgovin
1978, cela faisait déjà quatre ans que je travaillais à mon compte comme graphiste et photographe à Dreux. J’étais déjà passionné par mon métier et toutes les ouvertures que cela me permettait. Chaque jour j’en apprenais davantage et notamment en ce qui concerne mes droits à la retraite.
C’est vrai que quand tu es jeune et tu ne gagnes pas trop bien ta vie, tu as peine à penser qu’il faille dépenser des sous pour ton avenir alors que tu as déjà du mal à vivre présentement !
Or, quelle ne fut pas ma surprise un jour de cette année 78, de recevoir un courrier en recommandé d’un jugement de tribunal m’indiquant que je devais stopper mon activité et régler la somme sus-mentionnée à la caisse de retraite dont je ne me rappelle plus le nom.
En me renseignant, j’appris par le syndic que mon compte en banque était bloqué et que je devais arrêter ma profession au plus vite. Surpris et ne comprenant pas cette procédure, et ayant un autre compte en banque, je continuais alors sans autre inquiétude mon activité !
Entre temps, la fameuse caisse de retraite qui m’avait mise en cause s’était avérée n’être pas la bonne et m’avait remboursé les quelques mensualités que j’avais versées.
Ce n’est que deux ans plus tard que le syndic se réveilla pour me demander où j’en étais dans ma nouvelle profession. Il se trouva bien embarrassé quand je lui dis que j’avais continuer mon activité. A tel point que j’ai cru qu’il allait se trouver mal !
Il faut toujours passer à la caisse (de retraite) !
Par Didier Leplat
En 1978, j’avais 26 ans, l’âge ou tout est possible et tout est permis
Bref, là, je n’eus plus le choix, il fallait arrêter. Heureusement entre temps, j’avais eu une proposition de constituer un atelier de création / photogravure dans une imprimerie à laquelle j’ai donné un accord favorable. C’était à La Loupe en Eure-et-Loir et c’est ainsi qu’en 1981, je me retrouvais percheron.
Bien plus tard, quand j’ai voulu liquider ma retraite, il a fallu que je travaille 3 années supplémentaires pour pouvoir bénéficier du taux plein !
Moralité : maintenant ou après, il faudra toujours payer !
Battre en retraite
Par Pierre Belleney
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Depuis plus d’un an maintenant, nous travaillons en partenariat avec l’association « L’amitié Beauce, Perche et Thymerais » qui édite tous les trimestres la revue « La Gazette ».
Cette revue vient de recevoir l’agrément préfectoral « Jeunesse - éducation populaire locale » qui découle des 22 années d’activité associative générée par l’association.
Cet échange très riche, nous permet de profiter de 6 pages à l’intérieur de cette revue pour y transmettre nos informations et notre point de vue sur l’art, la poésie et la philosophie.
Le numéro 47 vient de paraître et vous permettra de découvrir votre région ainsi qu’une grande partie de ses acteurs dans des échanges plein d’humanité.
N’hésitez-pas à vous abonner.
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