Juin 2020 - L’illusion

Pensez à revenir sur la page de temps en temps le long du moi(s),
celle-ci est mise à jour régulièrement en fonction de l’actualité.

V03 Mise à jour
le 2 juin 2020

Les retrouvailles après le confinement où nous apparaissons tous comme par magie ! Normal le thème du mois : l'illusion

L’Ego du moi(s) Vidéo

sur

Vidéo de l'Ego du moi(s) Mai 2020

Edito

La grande illusion

Par Alain Isenegger

Illusion : «Interprétation fausse de ce que l’on perçoit».

C’est la définition donnée par le Larousse.


Alors, je me suis interrogé, j’ai cherché, et je suis tombé sur le fameux Harry Houdini de son vrai nom Ehrich Weisz, maitre de l’illusion, né le 24 mars 1874 à Budapest alors en Autriche-Hongrie et mort le 31 octobre 1926 à Détroit aux États-Unis

Il était vraiment extraordinaire. Avec lui, apparitions, disparitions étaient monnaie courante. 


Une centaine d’années plus tard  ses contemporains, présidents, assemblées, banques et partis en tous genres n’ont rien à lui envier.


La langue de bois, le mensonge, la trahison, la simulation sont les armes bien connues de notre quotidien, donc de notre vie.

Alors mesdames messieurs les politiques, femmes et hommes de loi, libéraux, si les perruques ont disparu, les palais, les costumes d’apparats, les robes, les couronnes, les carrosses sont toujours bien présents.


Vous êtes les chantres d’un mouvement de l’illusion qui consiste à leurrer, comme la fausse mouche avec la truite, un phénomène  appelé (le trompe l’œil) ou si vous préférez (le trompisme) mouvement dont la principale caractéristique est de nous faire croire qu’on nous donne afin de mieux nous reprendre.

dessin Alain Isenegger

L’illusion est bien là, au coin de chaque rue, elle détruit notre confiance et le scepticisme devient roi.


Alors mesdames et messieurs les illusionnistes, il est grand temps de faire la différence entre l’illusion pratiquée sur une scène de cabaret distillée par des artistes et l’autre qui pollue notre société, notre univers, notre vie.


A bon entendeur, salut !

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Politique et baguette magique

Par Paul Baringou

Paul Baringou
Paul Baringou
Paul Baringou
Paul Baringou

Tous les moi(s) un petit condensé de l’actualité
vue par notre dessinateur de presse du Mans.

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Nous sommes à la merci

Texte et dessin Davido

Nous sommes à la merci de l'émotion intense,

D'un monde de vraisemblances et de ses joies mort nées,

Cette aurore d'un amour fiévreux et passionné,

L'ivresse et le vertige, les flammes des gorges damnées...

L'accueil, à sa naissance, de chaque nouveau né,

L'espoir qu'a suscité cette fleur qui renaît.


Nous sommes à la merci des pièges de l'enfance,

Illusions qu'être adulte a fait abandonner,

La passion élégante d'une mariée de l'année,

L'ambitieuse escalade de nos plus hauts sommets...

Nos regards mensongers, ce charme qui soumet,

L'effort récompensé, parfois, par sa monnaie.


Nous sommes à la merci d'un choix que l'on finance,

Des pousses d'insouciance rapidement fanées.

Une ride s'étend et le vent a tourné.

Un mal nous surprend, nous voici confinés...

L'éponge, qui balaye nos desseins à jamais,

Efface l'illusion mais pas le verbe aimer.

L’illusion dans sa globalité

Par Guy Coda

L’illusion est un thème trop vaste pour tenter d’en faire le tour en quelques lignes puisqu’il recouvre aussi bien les domaines de l’art, de la philosophie, de la religion, de la psychologie et des neurosciences, du social, du politique…


Mais parler de l’illusion c’est aussi parler des illusionnistes et le sujet n’en est pas moins vaste ! En effet, il y a illusionnistes et illusionnistes, les bons et les méchants, les amateur et les professionnels…


Aussi je me contenterai de vous parler de la catégorie des professionnels. Mais pas tous les professionnels, non, je pense surtout à ceux qui nous donnent quotidiennement le spectacle de leur savoir-faire à longueur de journées à travers médias et réseaux sociaux, je veux parler, vous l’aurez compris, de nos chers politiques qui sont maitres en la matière.


Mais en l’occurrence, je vais le faire avec l’active complicité (involontaire) de Noam Chomsky, que vous connaissez sûrement, à travers ce très percutent texte qu’il a écrit et qui démonte très bien les techniques de l’illusionnisme à grande échelle.


A ceux qui d’aventure ne le connaitraient pas encore, attendez-vous au pire !


La suite en cliquant ici :  Les dix stratégies de manipulation de masses par Noam Chomsky

dessin Guy Coda

L’art et la manière

« Ceci n’est pas une pipe! »

Ce que Magritte nous donne à voir, en effet, n’est pas une pipe mais l’image d’une pipe, tout le monde le sait, et cette pipe-là ne se fume pas ! (Celle qui a servi de modèle, peut-être ?)


En disant cela, le vénérable et vénéré Magritte ouvre un peu la boite de Pandore : Comment ! Une image réaliste ne représente-t-elle pas la réalité ? Mais, madame, quelle réalité ? Eh bien, regardez les portraits de Ingres, celui de Monsieur Bertin, par exemple, c’est d’un réalisme achevé, non ? Si, Si, bien sûr, c’est une image d’un réalisme achevé, mais c’est une image ! Le portrait de Monsieur Bertin, ce n’est pas Monsieur Bertin ! C’est seulement une image de lui ! Parce que Monsieur Bertin, comme disait ma concierge, « y a longtemps qu’il a plus mal aux dents !»


Mais restons sérieux : l’Ego du moi(s) est une petite entreprise crée, gérée, animée, par des artistes, rien que des artistes. Or, chers confrères, que serions-nous, nous, les artistes, si l’illusion n’existait pas ?


Certes, revers de la médaille, il y a aussi, malheureusement, les dégâts collatéraux du métier d’artiste, et ceux qui n’ont pas comme moi la chance d’avoir une (petite) retraite de fonctionnaire le savent mieux que personne.


Vivre de son art, de la création d’illusion, peut être une activité parfois très illusoire ! Et, curieux paradoxe, c’est ce qui nous fait vivre !


Comment se priver en effet (et en priver les autres) de cette magie, de ces mondes inconnus, inattendus, brutaux ou poétiques mais toujours surprenants que nous offre le monde de l’illusion ?


Ceux qui prétendent que l’art est une représentation du réel sont des imbéciles. Ils n’ont qu’à entrer dans une école de commerce, ils y seront à leur place !


S’il y a une réalité dans l’art, c’est uniquement celle de l’art, celle d’une pratique de la création de mondes, d’univers qui n’existent pas et n’existeront jamais, Dieu merci ! (Sinon, qu’est-ce qu’il nous resterait ?)


Ce qu’au cours des décennies précédentes on a appelé «peinture réaliste, cinéma ou théâtre réaliste, chanson réaliste, etc.» se fondait, certes, sur l’observation (plus ou moins pertinente) des choses de la vie. Mais le résultat, par la logique même du fait créatif, nous entrainait bien au-delà de leur «matière première». Et le public, même s’il pouvait parfois se reconnaitre en partie dans telle ou telle situation, lieu, personnage, savait intuitivement sentir la distance entre illusion et réalité.


A titre personnel, ce qui me séduit le plus dans cette «illusion» que crée le monde de l’art, c’est la notion «d’artifice». Et plus il est apparent, plus je suis séduit. 


Je citerai pour exemple ce film de Fellini «e la nave và» (en français : «et vogue le navire»)

C’est l’histoire d’une bande de bobos (de l’époque où l’Autriche était encore un problème potentiel pour l’Italie naissante), qui partent en croisière sur un grand lac italien. A un moment se précise la menace d’un cuirassé Autrichien qui patrouille dans le coin. Et c’est là le génie de Fellini : il nous montre que ce cuirassé qui fait si peur n’est qu’un bout de carton peint et montré comme tel de façon ostensible. Et je dois avouer que, par le jeu de la mise en scène, du cadrage, de la musique, cette image totalement «fabriquée» m’a fait cent fois plus d’effet que ne l’aurait fait un véritable navire de guerre.


Mais ce qui, pour moi, touche au sommet de l’artifice, de l’illusion donc, - puisque l’illusion semble bien procéder - en partie- de l’artifice, c’est le théâtre.

Ceux qui ont eu la chance de voir, par exemple, «En attendant Godot», ou «Rhinocéros», «Le Tartuffe, ou encore «La noce chez les petits bourgeois» comprendront ce que je veux dire. Rien de moins «naturel» que le jeu d’un (bon) comédien, que la mise en scène d’un (bon) metteur en scène, que le décor d’un (bon) scénographe. Le contraire serait probablement d’un ennui mortel.


Et que dire de l’opéra, qui relève aussi bien de l’art théâtral que de l’art lyrique et où tout n’est que convention, à mille lieues parfois (pour notre plus grand bonheur) de la logique la plus élémentaire !


Bref, je ne dresserai pas la liste exhaustive des lieux de la création, de l’illusion donc, vous l’avez fait bien avant moi. Mais je persiste et je signe : vive l’artifice, vive l’illusion, vive l’art et les artistes, vive la vie !



Balade chartraine

Il y a bien longtemps qu’on n’avait eu un printemps comme celui-là, où tout concourt à nous rendre la vie presque agréable malgré le dictat de l’épidémie dévastatrice qui nous est tombée dessus. En effet, le temps est on ne peut plus clément. Une température légèrement au-dessus des normes saisonnières, l’absence de vent qu’une brise légère et très printanière remplace avantageusement se conjuguent avec les effets bénéfiques du confinement : un ciel bleu que ne balafrent plus les trainées mortifères des avions de ligne, pas ou peu de voitures dans les rues, la nature semble reprendre ses droits. Le chant libéré de la gent à plumes nous ramène quelques trente ans en arrière, quand la survie de notre espèce n’était pas encore une question angoissée.


Je retrouve avec bonheur le plaisir d’une marche solitaire dans cette belle, très belle ville Chartres que je commence à aimer sérieusement.


Mon errance me conduit cette fois sur un petit pont en métal très «art déco» qui traverse ce bras de l’Eure. Je m’y engane doucement. Arrivé à mi-chemin, quelque chose appelle mon regard : Un large banc de nénuphars en fleurs se laisse bercer par le mouvement léger de la rivière. Ses larges feuilles très dessinées semblent flotter légèrement au-dessus de la surface de l’eau, dans une lévitation nonchalante. Mais leur découpe incisive est contrariée par leurs reflets que les mouvements de l’eau transforment en silhouettes improbables secouées de longue ondulations, fantômes insaisissables qui créent un espace incertain où toute perception spatiale est impossible. Bien que je sache précisément de quoi il retourne, j’éprouve une sorte de vertige à regarder trop fixement ce phénomène d’optique et je repense brusquement à ce que disait Claude Monnet dans une lettre à Clémenceau «… pour moi la chose la plus difficile à peindre ce sont les reflets des plantes dans l’eau…»


Je finis par lâcher prise et me retrouve à quelques pas de là dans ce quartier de la basse ville qu’on appelle «la petite Venise». Appellation tout de même un peu pompeuse, même si le coin est authentiquement charmant. C’est fou d’ailleurs ce qu’il peut y avoir de «petites Venise» en France : de Bonneval, «petite Venise de Beauce, à Colmar, petite Venise d’Alsace, en passant bien sûr par la «petite Venise de Chartres», que peuvent bien cacher ces appellations incontrôlées ? Jalousie ? frustration ? Besoin d’exotisme ? Rêves d’évasion ? Ou peut-être opération commerciale pour appâter le touriste en mal de gondoles, pont des soupirs et Casanova ? Peu importe. Certes on est loin d’égaler la cité des Doges mais l’endroit se prête merveilleusement à une petite rêverie lagunaire, et l’imagination faisant le reste…


Un peu plus loin il y a un autre pont, de pierres cette fois, qui enjambe le second bras de l’Eure. Je m’arrête là aussi. Comme le feu dans la cheminée, le spectacle de l’eau courante exerce sur moi la même fascination. Cette fois il n’y a pas de nénuphars. Seules quelques algues et autres plantes aquatiques y ont élu domicile. Mais là encore la perception de leur réalité est compliquée par les scintillements du soleil sur les rides de l’eau. Pourtant un mouvement attire brusquement mon attention: une forme longue et souple ondule sous la surface, tout près de la berge. Elle a quelque chose d’inquiétant. Elle me fait penser immanquablement à une murène à l’affut ! Elle en a la forme, la taille, la couleur ! J’ai de sérieux doutes sur la présence d’une murène dans l’Eure mais cette vision me perturbe. J’ai une phobie réelle pout tout ce qui ressemble de près ou de loin à un reptile. Un nuage masque pour un court moment la lumière du soleil et ses reflets s’estompent. Je distingue nettement maintenant le fond de l’eau et la murène en question n’est en fait qu’une longue trainée d’algues qui s’est accrochées aux racines d’une plante immergée. 


Je reprends ma marche vers le quartier Saint Pierre. En traversant la rue je croise deux jeunes «Uber Eats» en livraison. Ils avancent silencieusement, le regard vide, préoccupés sans doute par le respect de leur quota du jour dont dépend leur maigre rémunération, essayant de se convaincre qu’ils ont un vrai travail, même si leur boss est un algorithme… 


Je remonte le long ce joli parc qui suit le boulevard de la Courtille mais peu à peu le havre de verdure cède sa place aux rues piétonnes et leurs commerces. Bijoutiers, marchands de fringues, agences immobilières, le monde libéral exhibe ses vitrines. Devant un magasin de mode je regarde d’un œil effaré les longues silhouettes des mannequins couverts de leurs oripeaux «très tendance ma chêêêre», longues asperges froides et sans âme dans leurs poses convenues de Lolita provocantes, qui voudraient nous faire croire qu’en endossant leurs chiffons on allait leur ressembler ! Salauds !


Heureusement la cathédrale n’est pas très loin. Elle, au moins, est authentique. Ses deux tours, tendues vers l’infini sont une invitation à les suivre pour se perdre dans l’azur d’un monde meilleur. En la contournant je regarde l’ange qui veille sur la ville là-haut sur le toit, tout au bout de la nef. Un rayon du soleil couchant le caresse et je suis sûr que je l’ai vu sourire, l’ange, comme je suis sûr de l’avoir vu faire la gueule un jour de mauvais temps. Mais je n’irai pas vérifier de plus près ses états d’âme. J’ai bien trop peur du vide. Je préfère me fier à mes impressions.


Ma balade est terminée. Il faut rentrer. Chez moi, je sais que mon chevalet et mes pinceaux m’attendent sagement, prêts à acter la prochaine illusion…

La grande illusion

Par François Lebert

« L'illusion féconde habite dans mon sein ;

D'une prison sur moi les murs pèsent en vain ;

J'ai les ailes de l'espérance.»

André Chénier /Jeune captive


Désespérément optimiste...

Écrire, pour tenter de relier son cœur avec sa tête...

Rien ne sert de souffrir, il suffit juste d'aimer, d'aimer sans condition.

En admettant que ça existe l'intelligence, ça servirait à quoi?

Le bonheur est-il une simple illusion d'optique?

Quand c'est trognon, c'est trop mignon.

Depuis que les anges valsent au-dessus de sa poussière,

Harold ne dit plus un mot à Pinter!


« C'est lorsqu'il parle en son nom que l'homme est le moins lui-même, donnez lui un masque et il vous dira la vérité.»

Oscar Wilde


Comment atteindre le point culminant de ma propre confusion ?

Ne pas se laisser enfermer par une chaîne de montagnes.

Ne pas se faire d'illusion...

Qui n'a pas de corne sur le bout du nez n'est pas un rhinocéros.

Moi, je suis une bicyclette, je pédale dans le yaourt,

parce que le meilleur moyen d'avancer, c'est encore de se faire rouler, non?


«Aucun homme n'est un complet mystère,
excepté pour lui-même.
»

Marcel Proust


Dans mon mouchoir il y a un trou, et un gros trou même !

C'est très bien pour laisser passer les larmes, des larmes de joie bien sûr !

Celles que personne n'a envie d'empêcher de couler...

L'autre aspect pratique de cette ouverture accidentelle de forme ronde dans mon mouchoir, c'est qu'elle me permet aussi 

de laisser passer l'orage...

Le merle et la pivoine

Texte Mathieu Lespagnol et illustration de Philippe Belleney

Éclosion de l’aurore. Goûter de ses yeux clos

Heure des derniers rêves. Songe qui s’évanouit

Ils flûtent ils enlèvent ces mirages enfouis

Les chimères s’évaporent, les merles jouent l’écho.


Songeuse la pivoine, ses pétales s’initient

La douceur d’un demain ? Non. Demeure patiente !

Il est long le chemin, lueurs verdoyantes

Le ciel antimoine, son grand bleu balbutie.


L’oiseau noir si petit babille jusqu’au soir

Vois-tu sa modestie lui qui ne sait s’asseoir

Il siffle, on l’appelle et puis voilà qu’il vole.


Radieuse sans s’émouvoir, la fleur émerveille

Nourricière en histoire de l’ébat au réveil

La corolle en coupelle de faner dégringole.


Oiseau noir envolé. Végétal mis à nu

Te voici aveuglé, l’illusion exténue.

dessin Philippe Belleney

Turdus illusionus Paeonia

Il est où ?

Par Philippe Govin © Les lapinsgovin

Philippe Govin

Il est enfin parut, commandez-le !

Philippe Govin

Quelques exemples de dessins
que vous retrouverez à l’intérieur du recueil

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La photo n’avait pas encore accaparé mes pensées et préoccupations, j’avais moins de 10 ans. J’avais alors été conquis par quelques prestidigitateurs que je regardais à la télévision quand j’en avais l’occasion.


C’était surtout ce chapeau « claque » que j’avais découvert dans un recoin de la maison qui m’émoustillait. Il était magique et envoutant à lui tout seul. Il pouvait se replier et occuper ainsi très peu de place et dans un majestueux « claque » il prenait sa forme toute en finesse, beauté et élégance.


Dans tous les cas, c’est vrai qu’un père inventeur, ça aide… et je me suis mis très rapidement à la conception de tours de magie. Papa m’avait expliqué le concept des cartes biseautées, aussi, je me vois encore en train de serrer un jeu de cartes dans l’étau de l’atelier paternel et de raboter les cartes avec une lime.


Maman était aussi de la partie puisqu’elle m’avait offert quelques tours de magie dont un assez simple avec un plateau creux qui quand on l’utilisait bien, permettait de rendre davantage de pièces de monnaie que celles qu’on avait placées dessus !


Ma petite veste noire, mon chapeau claque et ma petite valise noire de magicien que je m’étais fabriquée, je devais être irrésistible !


Dommage que peu de monde rendait visite à mes parents, cela m’empêchait de pratiquer assez.


Et puis vint ce jour que j’évoquais dans la news précédente de mai où je découvris la photographie, mon autre magie maintenant.

J’ai toujours baigné dans la magie et l’illusion

Jeu de cartes biseautées

Par Didier Leplat

Les restes de ce jeu où l’on voit bien en haut l’importance des biseaux donnés avec la lime ! Le jeu n’est plus complet, mais c’est toujours émouvant de retrouver ce genre d’objet que vous avez réalisé dans votre plus tendre enfance !

On y croit

Par Inaya Al Ajnabi et Pierre Belleney

Les épisodes précédents : Après être passé par Shima, un programme du plan sanitaire du Ministère de la Santé Publique, Piero vit une perturbation de sa libido et de son identité de «genre»; ses bonzaïs, son amie Alicia, la fourmi Annabelle, Leonardo le piroguier, le soutiennent en la quête de son intégrité.

En la cruelle absence d’Alicia, partie en contrée lointaine, Piero ouvre son traitement de texte et fait la seule chose qu’il persiste à faire depuis des années : écrire. Les mauvaises langues diront qu’il ne fait que raconter sa vie. Cela est invraisemblable. Jamais ce qu’il raconte n’est exactement sa vie bien que sa vie lui procure large matière à romancer. Toute vie est un roman, un conte, une illusion.


Chère Alicia,

excuse-moi, une fois de plus, d’ainsi tant m’épancher mais, vois-tu, je me promenais, ce matin, dans les rues de Shima, et je me suis rappelé les propos de Pierre Bourdieu, lorsque, dans Raisons pratiques, il écrit quelque chose de ce genre: «Tu es pris au jeu, tu es pris par le jeu, tu crois que le jeu en vaut la chandelle, ou, pour dire les choses simplement, que ça vaut la peine de jouer».


Grande est ma peine. Tu suis bien les règles, tu triches. Tu perds, tu gagnes. Le fait de tricher ou de bien suivre les règles n’influe pas nécessairement sur la défaite ou la victoire. Tu peux avoir triché et perdre ou gagner, tu peux avoir suivi les règles et gagner ou perdre. Tu te crois arrivé au paradis, tu n’es que face au miroir, magique, d’un jésuite, habile illusionniste. Ton regard intérieur te dis que tu es une sirène, le miroir reflète un triton, à moins que cela soit le contraire.


Me voici en désillusion. J’étais probablement trop optimiste. Je me disais souvent, mais non, pourquoi me retrouverais-je habitant de Shima la Nouvelle? Je me sens si bien en ce si joli mois de mai, dans les rues de la vieille Shima, insouciant, alors que se dandine un canard dans les hautes herbes du parc délaissé par les services de voirie depuis que, ô grand malheur, ce viral fléau s’est abattu sur la terre.


Tu vois, je joue, je reste insouciant. Bien qu’en fait, je suis soucieux dès lors que je songe que je pourrais peut-être bien regarder, un soir, se coucher le soleil depuis une chambre de Shima la Nouvelle et que le viral fléau me considère comme parfaitement inintéressant: mon cas est déjà réglé, pourquoi se fatiguerait-il ?


Est-il ainsi pertinent de se complaire en de si sombres pensées alors qu’il peut en être tout autrement, que le ciel est bleu, que passent de doux nuages blancs, que les hirondelles voltigent, que souffle une pure et légère tramontane, qu’un chien joyeux court, gueule en l’air, oreilles au vent, plonge dans le bassin en mille éclaboussures qui scintillent et que s’agitent soudainement les palmes de toute une flottille d’autres canards?

Je te vois, tu chantes, en mon château de la vieille Europe, sous la pleine lune. Je vis, je ne suis pas fou, je t’aime. Tu me l’as, toi aussi, écrit. La vie est belle, le bel été arrive.

Je t’embrasse.

Cher Piero,

Je ne sais si je dois t'exprimer ma joie de te lire ou ma peine d'apprendre cette cruelle désillusion qui s'empare de ta bonne personne.


Que pourrais je te dire sans que mes mots te paraissent une simple illusion? La vie, mon Piero, est un grand gâteau, bien orné de crème et pépites de chocolat. Tu enfonces ta fourchette dedans, une grande bouffée d'air te surprend, et toute la décoration s'effondre et paraît si minuscule, ne répondant pas aux cris de ta faim.


À Shima, cette ville de grise solitude et pâle nostalgie, tu es malheureux. Pourquoi ne pas duper ta tristesse et lui donner l'impression que ta vie est comblée de mots plus que de maux. J'imagine cet air surpris que tu as en lisant cela, et ton "comment?" que tu chuchotes, la main sur la joue. En écrivant, cher amour, tu illusionnes le réel et euphémise la désillusion.

Écris, car ton corps ne t'es plus, peut-être, complice, mais ton âme t'es encore plus proche que quiconque. Écris moi des lettres, ou écris sur des murs, ou sur des bouts de papier qui finiront cartes au pied de ton lit, mais fais-le.


J'attendrai ta prochaine lettre avec amour. Et d'ici là, je t'embrasse d'un baiser bellement dés-illusoire.

Alicia.

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Mirage ou illusion ?

Henri Plessiet

Par Henri Plessiet

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L’actualité des Livres

Cliquez sur le titre de chaque livre pour voir les infos

Par Lucien Descaves

La mémoire effacée d'Abigail par Jean-Yves Duval
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Notre partenariat avec « La Gazette »

Depuis plus d’un an maintenant, nous travaillons en partenariat avec l’association « L’amitié Beauce, Perche et Thymerais » qui édite tous les trimestres la revue « La Gazette ».


Cette revue vient de recevoir l’agrément préfectoral « Jeunesse - éducation populaire locale » qui découle des 22 années d’activité associative générée par l’association.


Cet échange très riche, nous permet de profiter de 6 pages à l’intérieur de cette revue pour y transmettre nos informations et notre point de vue sur l’art, la poésie et la philosophie.


 et vous permettra de découvrir votre région ainsi qu’une grande partie de ses acteurs dans des échanges plein d’humanité.


N’hésitez-pas à vous abonner.

Le Perche par Didier Leplat
Le magazine la Gazette

La Gazette - Beauce, Perche et Thymerais

Le magazine culturel de vos communes

Renseignements : 02 37 29 06 07 ou 06 49 40 12 95

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site : gazette28.com

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