Après la phrase "...il faut mettre fin à l'ensauvagement d'une partie de la société..." prononcée par l'un de nos ministres, et dénoncé par un autre…
l'équipe de l'Ego du moi(s) a analysé à son tour la situation... pas très brillante en effet !
Par Alain Isenegger
Edito
Les erreurs du passé
Ensauvagement, verdissement, voilà des mots très présents qui voudraient nous faire oublier les erreurs du passé.
Nous sommes tous responsables : ceux qui ont mal pensé, ceux qui n’ont pas pensé, ceux qui s’en foutaient.
Et, maintenant, nous nous plaignons de voir une jeunesse révoltée, les cités et les Champs Elysées s’embrasés ; les catastrophes naturelles, sècheresse, tempêtes se multipliés.
Ce n’est pas avec du vocabulaire que nous allons éteindre cet incendie.
Les portes de l’enfer sont grandes ouvertes et notre cher gardien Cerbère est ravi de voir tout ce beau monde se bousculer pour y pénétrer.
Il sera difficile de sortir de se brasier, de remonter la pente pour retrouver nos verts pâturages.
Malgré tout, continuons à mettre du cœur dans nos actions futures, qui vivra verra …
Au sens étymologique, le Sauvage est l'homme qui vit dans la forêt. Celui qui rode aux alentours du village, qui ne possède rien, qui en veut à nos biens, dont il faut se méfier.
Dans notre usage courant, nous traitons de sauvage celui qui vit en solitaire, l'asocial, le rustre ; qui échappe à nos règles comme à toutes les contraintes imposées.
La civilisation encadre les rapports apaisés d'une société et relègue à la marge les ratés de l'uniformité.
Au banc des villes, on retrouve ainsi ce qu'on nomme les banlieues.
Au banc de la société, les repris de justice purgent leur peine en des lieus adaptés.
Il faut des lois sociales pour définir ce qui est juste. Il faut cette justice de groupe pour éviter que tout dépende d'une loi du Talion, d'une Vendetta… de toutes les formes de vengeance possibles.
A notre connaissance, c'est le Code Romain qui a commencé à organiser les lois de la cité, la vengeance individuelle nous apparaissant, depuis, dans toute sa brutalité sauvage génératrice de cahot. Personne ne peut se substituer aux juges impartiaux désignés pour soupeser les deux plateaux de la balance.
L'abolition de la peine de mort est également un choix de société. Il me semble qu'elle devient nécessaire quand la pensée collective admet la possibilité de l'erreur de jugement faisant qu'un innocent puisse être condamné ; lorsqu'elle espère aussi que réinsertion ou repentir éviteront qu'une société entière revête les habits de la barbarie.
Une société humaine peut agir de manière civilisée la plupart du temps mais se permettre des sauvageries lorsqu'un conflit l'oppose à d'autres groupes humains.
C'est d'ailleurs le plus souvent quand deux micro-sociétés s'affrontent pour des questions de territoires, qu'une nation observe des faits de sauvagerie en son sein ; faits impardonnables dans notre bulle interne en paix, mais acceptables sur un terrain de guerre.
Crimes et délits ne démontrent pas la sauvagerie de leur auteur. De même, être un sauvage n'implique pas automatiquement la pulsion criminelle. On peut avoir fauté devant la loi sans montrer plus de violence dans nos comportements habituels. On peut tout aussi bien se montrer goujat, impoli, arrogant, insortable, détestable... sans commettre d'infraction.
Le Sauvage qui intéresse les autorités d'un état est évidemment celui qui contrevient aux lois en vigueur. Certaines violences sont poursuivies, d'autres pas. Car le plus souvent, c'est par des actes de violence observées qu’apparaîtra la qualification de sauvage. La liberté d'expression pose ainsi question. Car, si les actes sont pour la plupart encadrés et réprimés… en France, le verbe garde un caractère sacré. En limiter l'utilisation sera par principe, pour beaucoup, bien plus encore que pour la limitation des actes du quotidien, perçu comme une atteinte grave à nos libertés.
La violence observée dans les réseaux sociaux fait écho aux pamphlets des gazettes anciennes, leurs satires et caricatures souvent plus violentes que les farces de Charlie Hebdo. Le niveau sonore vient du nombre. Et le niveau de sauvagerie du verbe est aujourd'hui, ainsi, bien plus répandu par le fait que tout le monde peut s'emparer d'un media amplificateur de sa propre voix. Le grincheux, le grognon solitaire, ne disparaît pas socialement. Bien au contraire, tous ces hommes des forêts déversent bile et colère reprises en chœur. Tous ces Robin des Bois en chambre peuvent utiliser le verbe et la caisse de résonance des réseaux sociaux comme autant de bateleurs, de gourous, d'apprentis manipulateurs qu'ils seront bien souvent, en conscience ou pas. Puis, expérimenter cette puissance de tir dans l'organisation de rassemblements informels… si improvisés autour d'une colère partagée, montée comme un soufflet, que la seule issue possible pour eux, sera, à terme, une violence urbaine.
- L’adjectif sauvage constitue un antonyme de civilisé. Le sauvage est étymologiquement celui qui habite la forêt, silva en latin (se dit selvaggio en italien ; la selva = la forêt). Il est censé marquer la frontière entre l'humanité et l'animalité. Le sauvage est d'abord le fantasme de l'absolument autre, de la transgression.
-Claude Lévi-Strauss rappelle que l'attitude la plus ancienne et la plus spontanée consiste à «répudier purement et simplement les formes culturelles» qui sont les plus éloignées des nôtres.
-Michel de Montaigne avait su percevoir que les prétendus sauvages, s'ils ne venaient pas tout droit de quelque paradis terrestre, n'étaient pas plus cruels que les Européens, et même plutôt moins. Ils disposaient d'autres institutions qu'eux, ignorant en particulier l'État et la monarchie héréditaire ; mais les leurs ne manquaient pas de bon sens.
-Se dit de quelqu'un qui n'a pas le comportement social, l'attitude morale attendus dans une société civilisée .
-Qui est violent, brutal, cruel
2. MAIS QUI EST VIOLENT, BRUTAL, CRUEL ?
Depuis que le monde «occidental» (qui à l’époque se résumait à l’Europe) a commencé à émerger dans le concert des nations puissantes, son ethnocentrisme a largement fait la démonstration, au cours des siècles, de sa capacité de nuisance : déjà le commerce d’êtres humains, l’esclavage puisqu’il faut l’appeler par son nom, a été un des piliers des économies nationales (tous pays confondus d’ailleurs) et ce jusqu’au seuil de notre époque «civilisée».
Puis la colonisation a tenté de faire oublier ce commerce «honteux» (qu’on n’avait pas abandonné pour autant!) en se donnant comme alibi d’apporter le «progrès» à ces «sous-humains» qu’il fallait bien civiliser! Ainsi on a continué à «chasser le naturel» en toute bonne conscience et avec l’assentiment des nations civilisatrices, et l’aide précieuse et intéressée des grands représentants de Dieu : le pape, le pope, le rabbin, l’immam et les autres.
Et enfin la décolonisation a fini le travail : lorsqu’on eut bien épuisé les ressource naturelles de ces braves «naturels», après avoir détruit leurs modes de vie, leurs systèmes économiques, leurs croyances, leurs idéaux, et qu’ils aient dû, grâce à nos soins attentifs, s’exiler pour échapper à la désolation qu’on avait laissée derrière nous, on a continué à les exploiter massivement, mais sur notre propre sol cette fois, en les faisant, entre autres choses, travailler à bas prix sur nos grands chantiers de reconstruction nationale.
Après quoi, pour les remercier, on les a installés dans des ghettos où nos républiques progressistes les ont peu à peu oubliés.
Et aujourd’hui, nos braves édiles, souvent soupçonnés, parfois accusés, rarement condamnés pour fraude fiscale, abus de biens sociaux, viols et malversations diverses s’écrient, du haut de leur vertu outragée: «Chassez le naturel, il revient au galop ! »
Tous ces gens que nous avons généreusement aidés osent se rebiffer en revendiquant je ne sais quel droit à l’égalité, se prétendant «mis à l’écart» de la société, prétendus victimes du chômage réduites à survivre par le biais d’économies parallèles !
Allons, allons, des feignants, des bons à rien, des parasites, oui ! Des sauvages !
Entre la préhistoire et le siècle des Lumières, combien de temps s'est-il passé ?
Les Lumières se sont-elles éteintes au milieu des camps de concentration nazis, sur la place Tien an Men, entre les Hutus et les Tutsis, ou après les attentats en France de janvier 2015 ?
Hier l'homme tuait des animaux pour se nourrir, aujourd'hui l'homme tue d'autres hommes simplement pour s'enrichir,
sommes-nous tous devenus des sauvages?
Des sauvages, des sauvageons, des ensauvagés?
Au XXIe siècle, l'ensauvagement des policiers qui tuent des citoyens au lieu de les protéger ne cesse de s'étendre dans le monde entier...
Sauvagement dingue...
Dans le bruissement de ce monde je m'abandonne au silence de mes douleurs physiques et mentales, au milieu du fond sonore diffusé par ma platine CD, et dans le ronronnement régulier du ventilateur posé juste devant ma fenêtre.
Il n'y a pas si longtemps, l'homme dessinait des animaux au fond d'une grotte, aujourd'hui il construit un peu partout des centrales nucléaires, lequel d'entre eux est le plus sauvage?
Oui, il est le fruit d'une histoire complexe qui commence dans le monde animal, au fur et à mesure de ses évolutions, il est devenu ce bipède à station verticale qu'on appelle l'Homo Sapiens, petit à petit l'homme préhistorique s'est transformé,
aujourd'hui on a affaire à l'Homo Economicus, celui qui laisse mourir ses frères au fond de la Méditerranée, qui détruit des populations entières par la violence, la guerre, la pollution et la misère, et qui pille avec détermination toutes les ressources de la planète, au nom du fric et du profit, sous le regard impavide des uns et des autres...
Non, nous ne sommes plus des sauvages, nous sommes devenus bien pire!
Les épisodes précédents : Piero vit à Shima, un programme du plan sanitaire du Ministère de la Santé Publique. Le traitement qu'il a subi a fortement perturbé sa libido et son identité de « genre » ; ses bonzaïs, Alicia, ses ami.es, le soutiennent en la quête de son intégrité. Alicia a néanmoins dû repartir en Afrique: la vie est compliquée sur cette planète en proie aux guerres incessantes, voraces commerces et virales controverses.
Shima, dimanche 20 septembre 2020.
Coucou !
Chère Alicia, tout ce farouche dispositif qui nous maintient, contre notre gré, éloigné.es l’une de l’autre ne parvient cependant pas encore à totalement nous séparer. Il est encore toléré que, dans nos cages respectives, nous recevions un internet pourri de virus. Profitons en, avant que la bande des canis lupus décide de le couper.
Il semblerait que ma présence à Shima la Nouvelle n’est plus souhaitée, ni nécessaire. Hier, j’ai invité toute la bande à fêter cela par de grands jeux africains, sur les ruines de la cité, au ponton, devant le tag des tracteurs et des méga excavateurs.
Annabelle, en mini-robe noire, une guirlande de LED arc-en-ciel au bout de ses antennes, Leonardo en tunique turquoise et tressage de petites roses blanches dans ses boucles, Safia avec ses grosses lunettes de soleil, seins nus sous son perfecto noir, Amazigh en burnous brun, Dolly avec sa selle en cuir rouge au pommeau cruciforme vert émeraude, Michelin avec son feutre ocre, en pantalon cannelle, veste orange et chemisette blanche à raies fines verticales saumon, Meryem en robe longue de soies bleues, Zohra en brocart mauve – toutes deux voilées de mousseline rose tramée d’or et d’argent, ceintures, colliers, bracelets et diadèmes en argent massif – la totale – tout le monde était là.
Le fleuve était boueux. Il a fait une grosse tempête pluvieuse avant-hier. Il faisait un peu frais, pas un soir à sortir mon string léopard. Il nous est apparu clairement qu’il nous fallait tournoyer comme des martinets dans les terrains vagues comme dirait Doisneau, avec du feu, de la fumée, des ferrailles, des boucliers, des perches et des lances.
Arriva mon invité spécial. Il intriguait avec sa grande toque de léopard et son tapis, au repos, sur le dos. Je fis les présentations.
– Oh, les Dodos Déconnecté.es, Don Juan Matus est avec nous ce soir pour réchauffer l’atmosphère.
Alors, en chœur, l’assemblée proclama.
– Préparons nos forces inconnues.
(Te rappelles-tu, chère petite Louloute? Remettre les choses en ordre… Rétablir l'équilibre…)
Don Juan Matus leva les bras. Le tapis s’étendit à ses pieds. Don Juan Matus parla.
– Refuser les bienfaits de la technologie, c'est n'avoir aucune confiance en la bonté de ceux et celles qui nous protègent. C'est être mauvais.e. Nous sommes mauvais.es de ne pas reconnaître toute cette bonté qui sue par tous les pores de nos bon.n.e.s savant.e.s.
Tout le monde riait. Satisfait, Don Juan Matus sourit puis il continua.
– «Dans l'agriculture comme dans la manufacture, la transformation capitaliste de la production semble n'être que le martyrologue du producteur, que le moyen de dompter, d'exploiter et d'appauvrir le travailleur.» Ainsi parla KM.
Don Juan Matus, serein, baissa les yeux; son tapis frémit.
Alors nous avons chanté.
Nous sommes beaux Nous sommes belles Nous sommes nus Nous sommes nues. Dansons. Avec un couteau. Entre les dents. Aïe aïe aïe! Cela sent le sang. Rouge! Toujours le même, qui coule. Dans nos microsillons.
Alors, Meryem a embrassé Zohra, Michelin a embrassé Leonardo qui m’a embrassé.e, Don Juan Matus s’est assis sur son tapis et a levé les bras aux cieux, Amazigh a regardé une étoile puis il a pris Dolly par le licou pendant qu’Annabelle se faufilait entre tout le monde pour se serrer dans les bras de Safia.
Ce fut une bien belle soirée et de sauvages amours. Tous et toutes firent que je ne me sente pas ainsi seul.e en ton absence à me souvenir de ta peau si brune, si douce, de tes yeux si grands et de ta chevelure fantasque et indomptable.
Je m’appelle Alexandre Gouvernel, je suis né le 27 juin 2000 à Mainvilliers et j’ai grandi à Nogent-le-Rotrou dans le Centre-Val-de Loire.
Aujourd’hui j’alterne beaucoup entre la capitale et ma ville natale pour mes projets divers cinématographiques.
Le cinéma, est en effet ma plus grande passion depuis tout petit.
Dès l’âge de sept ans, je faisais déjà quelques petites fictions avec le caméscope de mes parents. Aimant raconter des histoires à travers ma caméra, je suis rapidement passé sur des projets plus ambitieux, qui nécessitaient de plus de monde et une équipe.
C’est grâce à ce qu’est le KINOKABARET que j’ai pu me permettre d’obtenir une équipe pleine de personnes passionnées et talentueuses.
Aujourd’hui, j’essaye de faire un maximum de projets afin d’atteindre mon objectif. Celui-ci serait d’avoir une éventuelle place dans ce vaste univers, qu’est le cinéma.
Alexandre Gouvernel, 20 ans (Réalisateur amateur).
Depuis plus d’un an maintenant, nous travaillons en partenariat avec l’association « L’amitié Beauce, Perche et Thymerais » qui édite tous les trimestres la revue « La Gazette ».
Cette revue vient de recevoir l’agrément préfectoral « Jeunesse - éducation populaire locale » qui découle des 22 années d’activité associative générée par l’association.
Cet échange très riche, nous permet de profiter de 6 pages à l’intérieur de cette revue pour y transmettre nos informations et notre point de vue sur l’art, la poésie et la philosophie.
et vous permettra de découvrir votre région ainsi qu’une grande partie de ses acteurs dans des échanges plein d’humanité.
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