La culture, jugée non essentielle par Emmanuel Macron est au plus mal en ces temps qui courent. C'est pourquoi l'équipe de l'Ego du moi(s) s'est rendu à l'Elysée pour s'entretenir avec le Président de la République et essayer de comprendre son raisonnement !
A quoi bon écrire un édito ?
Essentiel ou pas ?
La terre va-t-elle vraiment s’arrêter de tourner à cause d’un éditorialiste qui ne souhaitait pas rédiger d’édito pour ce numéro ? (le dessin me semblait parlant).
Nous ne connaitrons jamais la réponse puisqu’après concertation, il a été décidé de l’écrire.
Mais, maintenant, une question me hantera a jamais : la terre se serait-elle vraiment arrêté si je n’avais rien écrit ?
L’effet papillon se serait il produit ?
Vous pouvez constater que beaucoup de questions restent en suspens.
L’expérience nous montre tout de même que des sujets considérés comme non essentiels dans le passé ressurgissent des abimes et nous prennent à la gorge maintenant.
La liste est longue : le financement de l’hôpital, l’accès aux services publiques, le réchauffement climatique, la pollution, la lenteur de la justice, la perte de l’industrie lourde et bien d’autres encore.
Le choix de mettre de l’essentiel ou pas dans différentes actions appartient aux politiques élus par le peuple.
Comme vous avez certainement pu le constater, je suis rarement en accord avec les décisions prises.
Envisager une carrière d’artiste aujourd’hui, c’est acheter la corde pour se faire pendre
Par Guy Coda
Récemment, lorsque notre cher Résident, pardon, je voulais dire « Président » de la République nous laisse entendre, sans le dire vraiment, que la culture est une chose non essentielle, il commet deux erreurs :
La première c’est de réduire la notion de Kulture à la seule pratique de l’art, oubliant tout ce qui fait la culture d’un peuple : ses coutumes, traditions, codes sociaux, habitudes alimentaires, etc. etc. et créant ainsi une ségrégation entre ceux qui ont accès à cette soi-disant Kulture et les autres.
La seconde erreur, c’est de se mettre à dos une frange importante de la population, les acteurs de cette création artistique bien sûr, et tous les autres, ne vous en déplaise Monsieur le Résident de la République, tous ceux qui, bien que n’appartenant à aucune institution, sont eux aussi des acteurs de cette création vivante que vous ignorez délibérément.
Déjà, vivre de son art n’a jamais été une chose simple, et beaucoup d’entre nous, dont je suis, peuvent en témoigner. Ça a toujours été vrai, et ça l’était bien sûr à la belle époque (j’entends par là les « trente glorieuses » pour ceux qui les ont vécues) car en effet, malgré l’embellie économique qu’a connue la période de l’après-guerre, vivre de son art restait quand même une aventure risquée. Mais elle était encore possible tant que les critères qui avaient prévalu jusque-là (esthétique, beauté) et les notions d’art et d’artiste avaient encore un sens.
Mais lorsque la révolution culturelle profonde - qui a bousculé les sociétés occidentales à la fin des années cinquante/début des années soixante – a renié totalement ces notions, considérées comme relevant des valeurs de cette bourgeoisie qui était devenue l’ennemi public numéro un pour toute une frange de la population (étudiants, artistes, intellectuels), une porte s’est ouverte dans laquelle, peu à peu a émergé ce qui est devenu l’« art contemporain».
Je ne m’étendrai pas sur ce phénomène qui demanderait de longs développements, et d’autres que moi ont beaucoup écrit là-dessus, beaucoup mieux que je ne saurais le faire. Il n’en reste pas moins vrai qu’aujourd’hui le marché de l’art est devenu la propriété «privée» de la finance internationale, qui s’appuie sur quelques élus soigneusement sélectionnés pour faire sa propre promotion, dévoyant ainsi tout ce qui avait été créé au cours des siècles précédents.
Le résultat de cette affaire est que les malheureux auxquels me semble-t-il nous appartenons, je veux dire par là ceux qui persistent malgré tout dans l’expression de leurs émotions à travers une recherche et une création authentiques et sincères, ceux-là donc – à quelques exceptions, car certains s’en sortent quand même plutôt bien - n’ont sans doute jamais été confrontés à une réalité aussi contraire à leurs aspirations légitimes. Avec l’évolution, criminelle à bien des égards, de cette société ultralibérale dont la seule valeur de fait est celle du profit, on voit bien le malaise profond et durable qui s’est installé. Et le fossé entre les artistes et le peuple s’est encore élargi à travers les carences de l’enseignement et de l’éducation.
Chacun est libre évidemment de partager ou pas cette vision des choses et d’y apporter les réponses qui lui conviennent.
Pour ce qui me concerne, je ne vois qu’une seule issue : continuer !
Il me faut aujourd’hui vous confier une horreur. Dans mes moments de solitaires ennuis, il m’arrive de lire la Gazette ! J’y apprécie les interventions outrecuidantes d’un plumitif, probablement maladif : je prends en considération son emphatique et ridicule pseudonyme de type qui se la joue grosse victime. Bon ; quoi qu’il en soit, bonne lecture. Pour le courrier (des lecteurs et des lectrices), faire part de vos impressions à l’Ego du moi(s) qui se fera un plaisir de réexpédier le tout à la Gazette de Shima.
Piero
DE L’ S EN CIEL ET DU C… À L’AIR
La «sociologie culturelle» voit dans «la culture» une explication des phénomènes sociaux. La «culture» est le terrain multiforme où de perverses personnes, «sociologues», mènent des investigations, cherchant toujours la petite bébête, tant dans une salle de «théâtre» que sur la scène vivante, narcissique et permanente de la rue.
La scène vivante est heureuse contradiction de la nature morte. Il semblerait cependant que «la musique des morts» y soit plus souvent jouée que celle des vivants. L’un des prétextes proposés afin de justifier ces choix morbides de propagation de foi et «politique culturelle» est que nos perpétuelles avancées s’inscrivent dans le cours d’une longue tradition en évolution et qu’ainsi, il ne peut être de présent sans qu’il y ait eu une postériorité, une postérité, une gloire d’antan. ÊTRE (présent)(artiste)(contemporain)(pauvre) ou AVOIR (des sous)(un passé)(un et du patrimoine) ?
Le sociologue culturel se souvient de ces émouvants spectacles auxquels il assista, enfant, accompagné de sa maman, un peu ébahi par cette ambiance si particulière des vieilles salles de concert et de leur public de mélomanes aux oreilles charmées par la «grande musique» et la «musique classique», qui sont deux raccourcis culturels particulièrement intéressants à disséquer, tout autant d’ailleurs que ceux qui sont (malencontreusement?) beaucoup usités en ethnologie : la musique «savante» opposée à la musique «populaire».
Les artistes, qui ont bien compris qu’un présent sans passé est une illusion, ont écrit des musiques «savantes» en s’inspirant de thèmes issus de la musique «populaire» bien que les mélomanes des salles de concerts «classiques» semblent assez souvent solidaires dès lors qu’il s’agit de dire que la musique «populaire» n’est qu’une subculture, ou une sous-culture, comme il y a des aryens et des sous-hommes.
La formulation est violente. La violence culturelle des uns impose une réponse appropriée des autres. En sociologie, les hypocrites contournements verbaux sont traîtrises, c’est-à-dire une complicité assumée avec les dominants et dominantes qui, par ailleurs, passent leur temps à s’approprier et marchandiser toutes choses, dont la «culture», structure profonde de toute société.
Le «sociologue culturel» considère que les arts sont un aspect particulier de la «culture» d’une société, qu’ils sont donc très largement influencés par la culture d’une société, et qu’une société dont la culture est marchande ne peut produire que des arts marchandisés. Si elle ne les produit, elle les nie, les repousse dans les bas-fonds «underground» tant qu’elle n’aura pas trouvé le moyen de se brancher (branché, hip) profit et hop ! Gangsta ! Nike, Audi & Kalachnikov ! Il est essentiel de maintenir une culture du gang afin de maintenir une société maffieuse. Les «contre-cultures» sont déplaisantes; elles ont un parfum de contradiction revendicative, d’insoumission, de révolution ! Une société bien établie (establishment), qui tient à sa peau, joue toujours la carte de la contre-révolution avec l’aide plus ou moins imparfaite et efficace de ses mercenaires et gangsters.
Les arts, qui sont parts de la culture, peuvent donc être expressions de contre-cultures sans en être cependant les privilégiés récipiendaires, car il en est des arts comme des révolutions: ils sont minés par des contre-révolutionnaires. Toute culture a les artistes qu’elle «mérite». Le mérite est l’un des fondements d’une société bourgeoise. Aucune société bourgeoise n’oublie d’honorer ses artistes méritants et méritantes. D’ailleurs, signe que cette société est bien bourgeoise, les méritants y sont plus nombreux que les méritantes.
Une conclusion s’impose: dans tous les cas, les artistes sont bien essentiel.les.
Depuis plus d’un an maintenant, nous travaillons en partenariat avec l’association « L’amitié Beauce, Perche et Thymerais » qui édite tous les trimestres la revue « La Gazette ».
Cette revue vient de recevoir l’agrément préfectoral « Jeunesse - éducation populaire locale » qui découle des 22 années d’activité associative générée par l’association.
Cet échange très riche, nous permet de profiter de 6 pages à l’intérieur de cette revue pour y transmettre nos informations et notre point de vue sur l’art, la poésie et la philosophie.
et vous permettra de découvrir votre région ainsi qu’une grande partie de ses acteurs dans des échanges plein d’humanité.
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