Sommaire
Un espace dans les cieux par Alain Isenegger
Etat et tolérance par Paul Baringou
La tôle errance par Philippe Belleney
La tolérance par Davido
Tolérance et pain complet par Guy Coda ?
Maison de tolérance par François Lebert
Une seconde chance par Philippe Govin
Tolérance et ajustement par Didier Leplat
Les vœux de Laponéon IV par Pierre Belleney
« Pensées Perchées » pour mots d'hauteurs Percherons
Janvier 2022 - La tolérance
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de Paul Baringou
V01 modifiée le 31 décembre 2021
Entre justice, respect et balivernes, un procès somme toute équitable et rempli de tolérance. Un procès à huit clos entre les irréductibles de l'Ego du moi(s) ou comment pardonner à l'accusé et tirer profit de sa faute ! Encore un juge tolérant malmené par l'avocat de la partie civile et son estomac criant famine.
A travers l’univers sidéral, brulée par le soleil, chahutée par les étoiles, invisible pour l’humain, elle tend ses larges bras vers l’humanité.
Insaisissable, elle se déplace à la vitesse de la lumière, elle est pourtant bien présente et ses maillons sont essentiels pour notre civilisation.
Sans elle, c’est le chaos et les pires cauchemars sont prévisibles.
Parfois restreinte, vaste, vaporeuse, nuageuse, sans limite bien précise, elle fluctue avec le temps.
Avec un grand T, on l’appelle Tolérance.
Sans cesse elle mue, tantôt pacifiste et bienveillante, tantôt guerrière et ensanglantée, comme les canons de la beauté il est difficile de la cerner.
Certains cherchent à la comprendre, mais bien peu y arrivent, elle ne se dompte pas, et à jamais elle gardera toujours son secret…
Un espace dans les cieux
Par Alain Isenegger
Etat et tolérance ?
Par Paul Baringou
Tous les moi(s) un petit condensé de l’actualité
vue par notre dessinateur de presse du Mans.
La tôle errance
Par Philippe Belleney
Au début, la tôle est neuve et puis petit à petit la tôle est rance.
Avec son peu d’intérêt pour se mettre à l’abri des intempéries, est-il vraiment nécessaire de s’intéresser à la tôle errance ?
La Tolérance
Texte et dessin Davido
Intro du café philo «Pensées Perchées»
du Circonflexe le 17/12/2021
«L'Action républicaine», dans son article récent concernant les Pensées Perchées du Circonflexe, annonçait le sujet de la «Tolérance» comme particulièrement d'actualité. Même si l'Histoire de l'Humanité est perpétuellement confrontée au non respect de l'autre et la tentation de son rejet, ce choix n'est effectivement pas anodin car nombre d'interrogations persistent quand de nouveaux paramètres viennent bousculer tous les conservatismes.
Au sens latin, Tolerare veut dire «supporter». La Tolerantia nous parle d'Endurance, de Patience et même de Résignation. Ce peut être une vertu morale autant que sociale, qui pousse à dépasser ses propres convictions, si tant est que notre écoute ne se heurte point à de l'intolérance ou de l'intolérable en retour.
Philosophiquement théorisée au XVIIe siècle par John Locke, pour lui, la tolérance c'est «cesser de combattre ce qu'on ne peut changer».
Les moralistes y voient comme une sagesse. Celle du choix d'un moindre mal, pour ne point tomber dans un mal plus grand encore. Une forme d'abstention préférée à tout combat trop destructeur.
Issue de la morale mais devenue ensuite une notion politique et juridique, il nous faut remonter aux conflits qui opposèrent catholiques et protestants huguenots revendiquant une liberté de conscience religieuse. Une sortie de crise accueillant une diversité d'idées au sein d'une même société ne pourrait advenir sans tolérance civile. Encore aujourd'hui de par le monde, la question de la diversité des croyances, des convictions, des opinions, des sensibilités, des individualités... reste au cœur de notre conception d'un régime politique.
Mais ce choix de la diversité devient plus un courage qu'une abstention car, à chaque instant, des minorités sont menacées par le rejet. Or, le combat pour leur inclusion ressemble souvent aux vieilles querelles de chapelles. Ce n'est pas toujours un combat moral entre un bien et un mal, le bien étant de tolérer, le mal étant l'intolérance.
De par la nature humaine, le plus souvent aux prises à des opinions se radicalisant et des attitudes menant au conflit, il s'agit, comme au terme des Guerres de Religions, de trouver un Modus Vivendi, un vivre ensemble où chacun puisse s'épanouir en toute liberté, sans pour autant menacer la liberté de l'autre.
La Laïcité, rare joyau uniquement défendu dans notre pays mais plus fragile que jamais, nous a offert une réponse faisant la part entre ce qui appartient au domaine de la vie publique et ce qui est éminemment respectable, circonscrit à la sphère privée et intime. Ceci pour que nul ne soit tenté d'imposer ce qui ne serait pas issu d'un consensus commun.
Il est toujours plus simple d'exclure et de poursuivre ce qui dérange ou demeure incompris. Car essayer de nous faire vivre ensemble en une même société relève de l'exploit. L'impression de se sentir exclu par les lois de la République ou par ce groupe que nous souhaitons intégrer, provient très souvent d'un doute trop peu développé. Cette certitude d'avoir raison quand tous les autres ont tort. Peut-être faut-il de la maturité en matière de tolérance pour accepter qu'une règle me soit imposée malgré moi. Malgré mes choix personnels si différents…
Si la tolérance est une vertu qui semble conduire à l'accueil et l'écoute de l'autre, ne peut-elle toutefois s'entacher de condescendance, celui qui tolère le faisant dans un esprit de courtoisie vers qui n'en demeure pas moins à ses yeux prisonnier dans l'erreur ou bien dans une position inférieure?
Aussi tolérants soyons-nous dans nos prétentions, nous ne lâchons que très difficilement la position intellectuelle ou bien les préjugés dans lesquels nous avons été formés.
Le besoin d'avoir raison, celui d'appartenir à un groupe partageant nos opinions, cette soif d'en être reconnu… Nous avons mille et une raisons intimes, oserai-je dire, de manquer de tolérance à chaque instant.
Tolérance et pain complet
Ce thème de la tolérance me rappelle immédiatement cette histoire de Fernand Raynaud :
Un jour un Arabe arrive dans un village français, et tous les «imbéciles heureux qui sont nés quelque part» (comme dirait Brassens) le montraient du doigt en disant: «il vient manger le pain des Français !»
Ils firent tant et si bien qu’un beau jour, l’Arabe en question, lassé de ces manifestations de racisme ordinaire, est reparti chez lui, laissant les imbéciles heureux sans pain puisque c’était lui le boulanger !
La morale de cette histoire, tout le monde l’aura compris, est qu’on finit toujours par payer un jour ou l’autre nos petites saloperies et que le monde irait bien mieux si on arrêtait d’en commettre.
Mais d’ici à ce que tous les imbéciles heureux en prennent conscience, il y aura encore de l’eau qui va couler dans les pétrins…
Dessin et texte Guy Coda
Maison de tolérance
Par François Lebert
Une seconde chance ?
Par Philippe Govin © Les lapinsgovin
Tolérance et ajustement
En mécanique, un ajustement est l'ensemble des deux cotes permettant l'assemblage d'une pièce extérieure contenante (femelle) et d'une pièce intérieure contenue (mâle).
Les pièces mâle et femelle ont la même dimension nominale mais des tolérances différentes offrent soit un jeu positif, soit un serrage, soit un jeu incertain…
Voilà ce que j’ai appris dans mes cours de technologies quand je passais mon bac technique.
Et contrairement à ce qu’on pourrait croire en philosophie, la tolérance est définie et répertoriée et même s’applique selon des normes !
Prenons l’exemple du moteur à explosion avec sa chemise et son piston, il faut que le diamètre du piston ne soit pas plus grand que le diamètre du trou de la chemise, car le moteur coincerait. Inversement, si le piston a un diamètre trop petit par rapport à la chemise, la compression des gaz dans le moteur ne pourrait se faire, empêchant un bon fonctionnement.
La tolérance c’est l’aptitude de savoir qu’il existe inévitablement des imprécisions lors de l’usinage des pièces.
Elle permet au système d’assurer sa fonction, soit en fixant l'écart acceptable, soit en concevant un système tenant compte des écarts.
En mécanique, la tolérance est très importante et nécessaire, il faut la maîtriser.
Définition d’une Tolérance
Des pièces mécaniques sont assemblées pour assurer une fonction (guidage, positionnement, glissement, étanchéité, etc.)
Les imprécisions inévitables des procédés de fabrication empêchent la réalisation d’une pièce aux dimensions exactes, fixées à l’avance.
⇒ Pour satisfaire à sa fonction, il suffit que chaque dimension de la pièce soit fabriquée entre des limites admissibles dont l’écart représente la tolérance (ou intervalle de tolérance).
Cote nominale :
Dimension ou cote qui sert de référence pour l’identification et l'inscription sur les dessins.
Tolérance ou intervalle de tolérance :
Variation permise (tolérée, admissible) de la cote réelle de la pièce.
Par Didier Leplat
Le piston et ses segments
La chemise dans laquelle doit rentrer le piston
Les vœux de Laponéon IV
Par Pierre Belleney
Les épisodes précédents : Suite à l’assassinat de son ami Achraf, inspecteur au BARO de Grobujot City en Zone Franche, Piero a quitté Shima, capitale de l’empire de Lumus, «la seule planète habitable de l’univers» (martèle le dogme). Il est exilé à Bégum, ville royale de l’émirat de Shamârdadj; néanmoins, en toute dissidence, il garde contact avec la Terre et correspond mensuellement avec l’équipe de l’Ego du Moi(s) qui l’invite à témoigner des conditions de vie à New Shima, la cité sanitaire expérimentale du Ministère de la Santé Publique. Ainsi transmet-il la version intégrale de l’allocution de l’empereur à l’occasion de la nouvelle année et quatorzième centenaire de la fondation de l’empire.
Chers petits pères, chères petites mères, chers petits enfants,
en cette belle période de chaleureuses fêtes familiales, nous sommes, avec une empathie certaine et une sincère tristesse, en obligation de vous communiquer, avec regrets, qu’à l’international – concernant le nombre de patients et patientes pris en charge par le plan sanitaire que gère notre valeureux et courageux Ministère de la Santé Publique – l’émirat de Shamârdadj déclare qu’au sein de Radio & TV Empire il est de bon ton de considérer que l’ensemble des données statistiques communiquées comportent quelques inexactitudes admissibles, par exemple, que quelques centaines de décès causés par les effets secondaires des traitements, s’égarent ici et là et que, de ce fait, n’apparaissent nulle part.
La presse de l’émirat de Shamârdadj s’applique à répandre la rumeur que les statisticiennes, elles-mêmes, semblent être en désaccord quant aux interprétations dont les statisticiens doutent eux-mêmes cependant que leurs commanditaires les usinent avec de puissantes injonctions à rester dans le rang sous peine des pires châtiments comme celui de se voir soumettre à des doses d’insecticide supérieures à celles que peuvent supporter d’autres espèces de leur groupe.
À Bégum, une certaine fourmi, prétendument dénommée Annabelle, est ainsi devenue l’icône et la mascotte d’une secte terroriste qui se prétend révolutionnaire bien que la simple énonciation de cette prétention fasse rougir de rage le grand vizir cependant que l’émir, tout aux plaisirs dégénérés de ses lupanars, livrés sans vergogne aux mains de ses bayadères les plus perverses, prend les choses à la légère et s’ébaubit en d’écœurantes chimères.
De méprisables allégations fantaisistes énoncent que ceux et celles qui survivent aux traitements expérimentaux sont considérés comme étant particulièrement en aptitude de supporter, sans dommage apparent, les effets chimiques ou physiques de l’expérience, alors que, bien sûr, seules des considérations strictement altruistes guident lumineusement nos laboratoires les plus compétents.
Il n’est, par ailleurs, non envisageable d’accepter l’évocation de soi-disant «châtiments» qui seraient infligés en cas de refus des traitements; bien sûr que non! Nos laboratoires travaillent dans le plus grand respect qui est dû à la vie bien qu’il faille parfois tolérer que quelques décès, heureusement forts rares, assombrissent l’immense bénéfice qu’apportent ces protocoles expérimentaux dans notre vaillante lutte contre le terrible fléau qui brise tant de précieuses vies, tant de nos proches, tant de nos parents et tant de nos enfants.
L’Académie n’admet-elle pas, en certaines circonstances, la possibilité de ne pas respecter une règle grammaticale ou orthographique en usage depuis des millénaires? la langue sacrée de la cour impériale ne peut-elle accepter un certain pourcentage d’éléments étrangers sans que cela ne produise un violent phénomène de rejet? De l’évanouissement progressif de certains «tabous» ne résulterait-il pas une plus grande tolérance vis-à-vis des libertés sexuelles qui semblent bien mises à mal par les fanatiques qui tentent d’imposer leur morale rétrograde au Shamârdadj?
L’émirat ironise et considère que l’empire admet avec une certaine passivité, avec condescendance parfois, ce qu’il aurait le pouvoir d’interdire et le droit d’empêcher, qu’il n’est indulgent qu’à l’égard de qui professe des opinions différentes des siennes qui touchent des points qu’il considère comme non essentiels, qu’il accorde sa permission expresse ou tacite, car il peut y mettre fin à tout moment.
Non, chers petits pères, chères petites mères, chers petits enfants, l’empire règne, respecte les lois et les droits de ses sujets, éclaire le monde par la raison et la science, admet les manières de penser et d’agir différentes des nôtres,
Oui, l’empire s’oppose fortement à l’absolutisme en vigueur dans l’émirat de Shamârdadj dont la gouvernance s’appuie sur l’ignorance et ne respecte nullement les droits de la vie.
Défendons nos valeurs essentielles: la tolérance, la liberté et l’égalité.
Respectons la liberté d’autrui en matière d’opinions et de croyances.
Qu’en nos maisons, la tolérance soit,
que jamais ne règnent les langues de putes.
Au grand jamais, l’empire ne vous abandonnera en cette difficile épreuve.
Nous faisons tout notre possible afin que très bientôt le plan sanitaire de Shima, géré avec efficacité par notre valeureux et courageux Ministère de la Santé Publique, ne soit plus qu’un souvenir fondateur par lequel, tous et toutes, en chaleureuse réconciliation, nous bâtirons notre avenir radieux et autant de fastueux millénaires.
Chers petits pères, chères petites mères, chers petits enfants, je vous remercie de votre attention, je vous souhaite une très belle nouvelle année et un prompt rétablissement.
L’avenir est à nous! Vive Shima! Vive l’Empire!
Ta tata ta ta ta ta tata, ta ta tata ta ta tata !
Photomontage : Vintage business chief executive in an electronic telecomputed show, Pierre Belleney.
« Pensées Perchées » pour mots d'hauteurs Percherons
A Nogent-le-Rotrou, depuis septembre 2019, un atelier du Café Culturel « LeCirconflexe » réunit autour de son animateur Patrick Davido, les participants d'un café philo intergénérationnel qui a pour nom « Pensées Perchées ».
Le Circonflexe multiplie depuis trois ans toutes les formes possibles de rencontres et d'ateliers répondant aux goûts de chacun, ceci sans exclusion ni vision élitiste de ce que devrait être la culture. Le café philo répond à ces mêmes exigences de convivialité et d'ouverture à tous. On y vient habillé de sa seule curiosité et de son ouverture aux autres, pour une première approche de la méthode philosophique ou bien pour satisfaire un désir de réflexion et de partage cultivé depuis longtemps.
Patrick Davido, l'animateur de ces rencontres, est tout aussi amateur, comme passionné de sciences humaines, que la plupart des participants. Grâce à un contact pris avec Nicolas Sibenaler, le proviseur du lycée Rémi Belleau, deux enseignants en philosophie participent aux débats, au même titre que des élèves de Première et de Terminale assidus et motivés. Le Grand Oral, le Bac Philo, autant de bonnes raisons d'exercer leurs talents dans un cadre non scolaire et des conditions associant un public d'adultes à ces enthousiasmants débatteurs de la jeune génération. L'égalité, l'écoute et le respect mutuel sont de rigueur; tous apprenant des autres.
La période du Covid aura entraîné un arrêt prolongé du café philo « Pensées Perchées». Mais celui-ci a repris ses activités depuis septembre 2021, les règles de précautions sanitaires - Pass et masque - permettant de retrouver enfin une vie culturelle, favorisant des échanges constructifs, loin des écrans et leurs effets si nocifs. Patrick Davido trouve d'autant plus nécessaire aujourd'hui de développer des rencontres courtoises, donnant de la mesure à nos propos.
Durant la réunion du 17 décembre sur "La tolérance"
Chaque 3e vendredi du mois, une introduction écrite par l'animateur lance le débat, la notion retenue pour la prochaine réunion étant décidée ensemble en fin de séance.
Le Circonflexe est un lieu cosy de la rue de la Herse à Nogent-le-Rotrou. Mais face au succès grandissant de son café philo, pour un meilleur accueil respectant les règles de distanciation, la Mairie de Nogent-le-Rotrou a offert de pouvoir se réunir dans la salle 17 du Centre Socio-culturel du 74 rue Gouverneur.
Après La Sanction, La Transgression et L'Intime, La Tolérance aura été le thème de la rencontre du 17 décembre.
"La tolérance" sujet brillamment abordé par les lycéens présents
L’actualité des Livres
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Par Didier Leplat
Par Audrey Hoareau
Par Jean-Yves Duval
Par Nicolas Lahouati
Notre partenariat avec « La Gazette »
Depuis plus d’un an maintenant, nous travaillons en partenariat avec l’association « L’amitié Beauce, Perche et Thymerais » qui édite tous les trimestres la revue « La Gazette ».
Cette revue vient de recevoir l’agrément préfectoral « Jeunesse - éducation populaire locale » qui découle des 22 années d’activité associative générée par l’association.
Cet échange très riche, nous permet de profiter de 6 pages à l’intérieur de cette revue pour y transmettre nos informations et notre point de vue sur l’art, la poésie et la philosophie.
et vous permettra de découvrir votre région ainsi qu’une grande partie de ses acteurs dans des échanges plein d’humanité.
N’hésitez-pas à vous abonner.
