Février 2022 - L’addiction

V04 modifiée le 11 février 2022

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L’Ego du moi(s) Vidéo sur

Vidéo de l'Ego du moi(s) janvier 2022

Plaisir ou addiction ? Alain Ladose vante les bienfaits et les plaisirs du vaccin au Maroilles :

Quid du vaccin ou de l'addiction... du plaisir maso de la piqure à l'effet positif et réconfortant de la dose ? De l'accumulation des plaisirs jusqu'à la souffrance du trop qu'on ne peut cesser de réclamer !

Le petit sapin et la mégalopole, ou

L’addiction « aux lumières »

Par Alain Isenegger

Il était une fois, un petit sapin tout vert. Il habitait très haut dans la montagne. Toute la famille, petits et grands vivaient paisiblement, jusqu’au jour où un mal mystérieux est apparu.

De beaux et grands arbres dans la force de l’âge se recroquevillaient, jaunissaient, puis perdaient la totalité de leurs aiguilles pour devenir des monstres décharnés aux bras ballants.

Le petit sapin s’interrogeait, posait des questions aux plus anciens sur ce mal diabolique, mais les réponses données ne lui apportèrent que peu d’explications.

Il avait bien remarqué que les neiges tenaient moins longtemps, que les vents étaient plus violents, que les écarts de température étaient plus importants.

Il avait même entendu dire qu’en bas dans la vallée il se passait des choses étranges.

Ni une, ni deux, il prit son balluchon et décida d’aller voir ce qui se tramait plus bas.

Plus il descendait, plus les paysage devenaient cataclysmiques.

Enfin il arriva au bout de son chemin, mais, le village qu’il comptait trouver avait laissé place à une immense mégalopole ou lumière et fumée s’entremêlaient dans un vacarme assourdissant.

Mal à l’aise et toussotant, il déambulait sur les trottoirs. En ce début d’année des congénères complètement «désaiguillonés», parfois avec quelques restes de guirlande étaient jonchés sur le sol.

dessin Alain Isenegger

La clarté l’éblouissait et ses poumons lui faisaient mal. Malgré toutes ces lumières incandescentes, lui, le sapin qui avait l’habitude de vivre dans la neige; il avait froid.

De plus en plus las et fatigué, il décida de s’abriter, de s’assoir à l’abri d’une porte cochère, il s’endormit lourdement, mais il ne réveilla jamais…

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Addiction et politique

Par Paul Baringou

Paul Baringou
Paul Baringou
Paul Baringou
Paul Baringou

Tous les moi(s) un petit condensé de l’actualité
vue par notre dessinateur de presse du Mans.

L’addiction

Texte et dessin Davido

Intro du Café Philo «Pensées Perchées» du Circonflexe
le 21/01/2022

L'Addiction telle que nous la comprenons, souvent synonyme de toxicomanie, est un anglicisme venu remplacer le mot «Assuétude» toujours d'usage courant au Québec. Dans d'autres régions francophones, l'assuétude désigne encore des dépendances faibles; celle du chocolat, par exemple.

D'étymologie latine, l'addiction exprimera chez les Romains, une absence d'indépendance et de liberté, donc un esclavage.

Addictus, en bas latin, signifie «adonné à». Le droit Romain utilisait ce terme pour désigner une situation de débiteur incapable de payer ses dettes, donc «adonné»à son créancier. Car celui-ci pouvait s'acquitter de la créance non recouvrée en disposant de son débiteur dans une contrainte par corps qui en faisait son esclave.

Ainsi, au moyen-âge, était «addicté» le débiteur qui, ne pouvant rembourser sa dette, se retrouvait, par une ordonnance du tribunal, obligé de la rembourser par son travail.

On évoque un anglicisme car, au XIVe siècle, la langue anglaise désignait par addiction la soumission contractuelle de l'apprenti à son maître, pour plus tard se rapprocher du sens moderne, en désignant des passions nourries et moralement répréhensibles. La langue populaire anglo-saxone a gardé ce terme pour désigner toutes les passions dévorantes et de dépendance.  Ceci jusqu'à employer l'expression «Sex-addict» bien qu'un psychiatre britannique préférera le mot «dependance».

Ainsi, la première utilisation du mot addiction pour désigner un penchant, bien qu'ici dans un cadre religieux, remonte à la pièce «Henri V» de Shakespeare. Puis Freud désigna ainsi un «besoin primitif» de la condition humaine. Pour lui, la dépendance de l'enfant à sa mère, question de survie, est un état primordial. En évoluant mal, cet état dériverait vers des addictions. D'autres psychanalystes ont depuis fait évoluer ce terme en analysant les mécanismes inconscients, pulsionnels, régressifs, jusqu'à récemment éclairer - cette addiction produisant du plaisir et répondant à un malaise intérieur-, de la manière suivante: Nous sommes face à l'échec répété du contrôle d'un comportement qui persiste malgré des conséquences négatives significatives.

A première vue, nous faisons face ici à une problématique bien plus psychologique, un sujet d'étude des neurosciences, qu'à une notion philosophique. Notre dépendance à telle ou telle chose intéresse le penseur attaché à comprendre les rouages de la nature humaine et notre rapport au désir. Mais si le désir entraîne des comportements répétitifs morbides, c'est le psychiatre qui intervient. Certes, tout comportement destructeur peut être vu sous l'angle de la maladie mentale. Il peut aussi parler de nos peurs existentielles et des béquilles à notre disposition. Dans «La Généalogie de la Morale», Nietzsche évoquait des béquilles offertes par la ferveur religieuse. La foi pour maladie, vu sous un certain angle. Disons plutôt que toute accoutumance excessive deviendra pathologie.

La dépendance à des substances qui empoisonnent le corps entraînent de nombreuses détériorations physiques. Les dépendances à tout ce qui empoisonne l'esprit intéressent aussi bien le philologue définissant les mots, le philosophe qui construit un discours autour du conscient, que le psychanalyste qui scrute l'inconscient. C'est un grand terrain d'investigation car nul n'échappe à ces mauvaises habitudes prêtes à agir, tôt ou tard, comme des bombes à retardement.

Mais l'addiction est plus que cela pour le philosophe qui espère de la conscience humaine un libre arbitre déjà bien mis à mal par le rapport de l'individu à la société. Il se trouve que l'individu ne se contente pas d'acquérir les habitudes qui lui sont franchement ou insidieusement imposées. Il en ajoute en devenant prisonnier de libres choix aux effets pervers. Ainsi, le libre arbitre n'est pas réellement soumis qu'à du déterminé, mais il sera régulièrement altéré par de nouvelles addictions.

Dessin de Davido

Addiction quand tu nous tiens

Vidéo Guy Coda

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Pouvoir et addiction !

Par François Lebert

Dessin François Lebert
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Hors de prix !

Philippe Govin

Par Philippe Govin © Les lapinsgovin

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Du grand ar…

Par Didier Leplat

Photo Didier Leplat
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Chers et chères camarades de l’Ego du Moi(s), cela fait maintenant deux mois que je suis en exil à Bégum.

En ce dix-huitième jour de l’an 1400, faste et froid, sec et ensoleillé; en remerciements de vos émouvants témoignages au sujet de la «récolte» du migou qu’entreprenaient, autrefois, vos tribus pastorales; alors que se lève la pleine lune des loups, l’occasion m’est trop belle de vous faire part, avec vif plaisir et grand respect, d’un trait particulier de la société Shin qui semble être née de la plus ancienne présence terrestre sur Lumus.

Depuis plusieurs dizaines de milliers d’années, un récit, interdit dans l’empire de Shima, circule parmi les Shins: un vaisseau, parti d’une planète nommée Terre, fut pris dans une violente tempête de sables et se serait posé en catastrophe sur Lumus.

Depuis bien avant l’an 0 de notre calendrier lumusien – précédant les fondations conjointes, durant le douzième siècle, de l’empire de Shima et de l’émirat de Shamârdadj tous deux nés de tribus sédentarisées, dissidentes et corrompues – les Shins, indomptables nomades de Lumus organiquement et fonctionnellement liés au désert de l’Arahas, refusent toute relation de subordination, toute soumission, toute dépendance financière envers un quelconque seigneur, émir, empereur et autre prince qui prétendrait que les dunes, fières passagères des vents qui parcourent les cieux, relèveraient de son domaine.

L’homme Shin, la femme Shin, affirment qu’il n’est, qu’elle n’est redevable d’aucune soumission à quiconque, à l’exception de cette étroite dépendance qui les lie, enfants, à leur mère, protectrice première, accompagnatrice et passeuse des portes de leur autonomie: ce moment venu, au premier jour de la nouvelle année, lors de la fête de la Grande Mère – aucun dieu ne naquit de son sein, seulement des enfants à qui la Grande Mère apprit comment monter une tente – garçons et filles reçoivent en cadeau, d’une sœur de leur mère ou d’une cousine de leur mère ou de toute autre femme de leur famille maternelle, une croix en argent et lapis-lazuli qu’ils, qu’elles porteront au cou durant toute leur vie afin de ne jamais oublier, de ne jamais oublier le but de leur vie: au nord comme au sud, à l’est comme à l’ouest, un jour vient où, hommes et femmes se mêleront aux poussières minérales des dunes de l’Arahas qui voguent au gré des vents jusqu’au rivage de la grande mer où les oiseaux volent au-dessus des lagunes et happent en leurs longs becs les vifs poissons qui brillent au soleil alors que frémissent les roseaux bruns, blancs et dorés.

La croix unit les Shins; la croix les désigne; la renier, la jeter, est tabou; il n’est pire déshonneur que de se voir arracher ce bijou, que de se retrouver addictus, attribué, assigné à quelque barbe rousse qui dessinerait ses frontières avec ses armées d’arpenteurs et prétendrait s’installer à l’oasis, en seigneur sédentaire, dans les corps principaux et les (accessoires) dépendances de ses châteaux et palais.

Comme il en est que des êtres souffrent de la dégradation de leur santé par un attachement au chocolat, à l’alcool, aux opiacés, aux jeux, à la masturbation, à la pornographie, à l’oniomanie, les Shins souffrent de la perte de leur liberté d’aller et venir dans les dunes de l’Arahas, à la recherche du grand oiseau venu de la Terre qui, sous des tonnes de sables, sommeille en leur mémoire.

Dans les dunes de l’Arahas

Par Pierre Belleney

Infographie: Pierre Belleney

Coincée entre l’empire de Shima et l’émirat de Shamârdadj, pour tenter de survivre, la société Shin meurt à petit feu, minée par sa rage, décimée par les pièges mortels qu’elle se voit obligée de tendre aux mercenaires enragés de brutaux patriarches addicts à la propriété, à l’or et au pouvoir absolu. Non, jamais les Shins n’acceptent que quiconque arrache leur croix.

Annexe

«Réintroduit en France à la fin du XXᵉ siècle à la fois par la psychanalyse et par le courant anglo-saxon, le terme «addiction» n’a pas été formé, comme on pourrait le supposer, à partir d’un anglicisme, mais provient d’un vieux vocable français tombé en désuétude, qui trouve son étymologie dans le terme latin «addictus», littéralement «dit à», au sens d’attribuer, assigner, quelque chose à quelqu’un.

«Employé par le tribunal romain, «addicere» désignait plus précisément la condition «d’esclave pour dette», celui dont le corps était mis à disposition du plaignant par le juge, saisi en gage d’une dette impayée. Ainsi, l’esclave était «addictus», «dit à», «affecté» à tel maître. Par la suite, le vieux français a prolongé cette terminologie, le terme addiction désignant la «contrainte par corps» exercée par l’autorité judiciaire sur le corps d’un individu débiteur pour l’astreindre à s’acquitter de sa dette. Simple prolongement sémantique, le terme juridique français a ainsi maintenu un lien très étroit avec le sens étymologique, devenu application concrète: le sujet victime d’addiction devait, par son corps, sous la contrainte, payer sa dette par une privation de liberté.»

Mathilde Saïet, Les addictions, PUF, Collection: Que sais-je?, Paris, 2015, 2019.

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« Pensées Perchées »

Café philo le circonflexe -  la Tolérance

Le 21 janvier 2022 sur « L’addiction » après la projection du film de l’Ego

A Nogent-le-Rotrou, depuis septembre 2019, un atelier du Café Culturel « LeCirconflexe » réunit autour de son animateur Patrick Davido, les participants d'un café philo intergénérationnel qui a pour nom « Pensées Perchées ».

L’Ego du moi(s) travaille en partenariat avec Patrick Davido et comme annoncé les mois précédents s’est proposé de réaliser la news sur le thème proposé par le Café-Philo.

Ce moi(s)-ci était la première occasion de présenter aux participants la vidéo réalisée en avant-première sur le thème.

Opération réussie avec succès qui confirme l’essai !

Le moi(s) prochain : l’amour

Café philo le circonflexe -  la Tolérance
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L’actualité des Livres

Cliquez sur le titre de chaque livre pour voir les infos

Par Nicolas Blanchard

PMP l'histoire de la marque par Didier Leplat

Par Dominique Destrées

Ces Messieurs de Heidelberg par Jean-Yves Duval

Par Emmanuel Tardy

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Notre partenariat avec « La Gazette »

Depuis plus d’un an maintenant, nous travaillons en partenariat avec l’association « L’amitié Beauce, Perche et Thymerais » qui édite tous les trimestres la revue « La Gazette ».


Cette revue vient de recevoir l’agrément préfectoral « Jeunesse - éducation populaire locale » qui découle des 22 années d’activité associative générée par l’association.


Cet échange très riche, nous permet de profiter de 6 pages à l’intérieur de cette revue pour y transmettre nos informations et notre point de vue sur l’art, la poésie et la philosophie.


et vous permettra de découvrir votre région ainsi qu’une grande partie de ses acteurs dans des échanges plein d’humanité.


N’hésitez-pas à vous abonner.

Le Perche par Didier Leplat
Le magazine la Gazette

La Gazette - Beauce, Perche et Thymerais

Le magazine culturel de vos communes

Renseignements : 09 62 69 55 72 ou 06 49 40 12 95

Place Saint-Nicolas 28190 Courville-sur-Eure

site : gazette28.com

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Les expos et concerts

Café philo le circonflexe -  la Tolérance
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