Mai 2022 - L’identité

V02 modifiée le 14 mai 2022

Pensez à revenir sur la page de temps en temps le long du moi(s), celle-ci est mise à jour régulièrement en fonction de l’actualité.

Alors que tout devient sous contrôle, comment peut-on échapper à son identité et se sentir soi-même, ou faire croire que l'on est pas finalement ce qu'on est réellement ! Le moi attire-t-il son ego jusqu'au point de se sentir quelqu'un d'autre ?

L’Ego du moi(s) Vidéo sur

Vidéo de l'Ego du moi(s) janvier 2022

Par Alain Isenegger

Qui êtes-vous ?

Par Paul Baringou

Paul Baringou
Paul Baringou
Paul Baringou
Paul Baringou

Tous les moi(s) un petit condensé de l’actualité
vue par notre dessinateur de presse du Mans.

L’identité

Texte et dessin Davido

Intro du Café Philo «Pensées Perchées»
du Circonflexe du 15/04/2022


En sciences sociales, la notion d'identité, au croisement de la sociologie et de la psychologie, revêt des aspects individuels ou collectifs.

La psychanalyse s'intéresse au Moi quand la philosophie souhaite plutôt définir l'identité personnelle, et c'est celle qui nous intéresse en priorité.

Cette identité personnelle désigne pour un sujet, le fait d'être un individu à la fois distinct de tous les autres, mais aussi constant à travers le temps. Par le «moi» narratif, le temps écoulé offre à notre conscience des éléments de vécu nourrissant l'identité éprouvée. Par le «moi» corporel, une autre expérience sera celle qui manifeste notre singularité.

C'est John Locke qui, en 1690, a amorcé le débat de l'identité personnelle, toujours en discussion aujourd'hui. Il partait du principe qu'un être est une personne car elle a une conscience de soi, que son identité se définit par tout ce qu'elle pense, dans une perception interne de ce qui fait sien. La mémoire, son étendue, ajoutera à cette identité du Moi.

Ce rapport entre la mémoire personnelle et l'identité sera beaucoup discuté et d'abord par ceux qui remettront en cause les présupposés de Locke. Mais plus tard, la discontinuité mémorielle, l'amnésie, ce que garde imprimé notre mémoire consciente ou ce qu'elle fait disparaître, tout ceci sera vu comme pouvant changer l'identité d'une personne, modifier ses contours à travers le temps. Car, difficile aujourd'hui de parler de mémoire personnelle sans introduire la conception psychologique que nous avons acquise.

Pour les philosophes du XVIIème et du XVIIIème siècle, il était simple et de bon sens que l'identité soit un fait primitif qui ne dépend d'aucun autre fait, une personne demeurant exactement la même à chaque instant de sa vie.

Mais le XXème siècle s'est autorisé une vision qui prend en compte la complexité. Dans le sillage de Locke, il est donc aujourd'hui plutôt admis que «le soi est une construction logique et doit être défini à l'aide de la mémoire».

Ces théories complexes sont vues comme réductionnistes. Il est plus simple, en effet, de rattacher la personne à une conception de la nature physique ou spirituelle, notre conscience de soi s'incluant dans un ensemble cosmogonique bien défini.

Dessin de Davido

Mais partir plutôt de faits neurologiques, d'une continuité psychologique, tout ceci réduit et circonscrit ce qui fait la personne. Locke et ses détracteurs partaient des enseignements chrétiens, de l'immortalité de l'âme, de la résurrection des morts, du jugement dernier. Ici, une identité personnelle n'est ni vague ni graduée.

Par contre, faut-il pour autant, dans une approche plus actuelle, réduire l'homme à son cerveau?  

Ainsi, Derek Parfit, philosophe britannique mort en 2017, se veut lui-même réductionniste en avançant que nos cerveaux et nos corps génèrent une série d’événements physiques et mentaux, mais que les relations de continuité et de connectivité mentales fonctionnent à des degrés insuffisants pour dire qu'ils déterminent une identité. Il ne voit pas d'ego susceptible d'assurer l'identité personnelle et surtout, pour lui, la survie n'en dépend pas nécessairement. Car il réfute l'idée d'une identité primitive parfaitement déterminée. Il y voit une illusion qui conduit au «fétichisme du moi», ou manière de surévaluer nos propres intérêts au détriment d'une attitude morale plus juste. Pour lui, la survie importe en effet bien plus que l'identité du moi.

Mais le débat ne s'arrête pas là et je vous propose de le poursuivre.

L'identité peut paraître simple ou complexe… Avons-nous tous une vision identique de la chose?

Identité où identité ?

Par Guy Coda

Ceci, selon les normes en vigueur dans notre société, est ma carte d’identité. Ce qui signifie, en substance, que mon identité se résume à ma gueule. De face. Donc de dos je n’ai plus d’identité, et si on descend jusqu’à la plante de mes pieds, tout ce qu’on voit tombe de fait dans le plus parfait anonymat. Voilà donc ce que nous sommes dans une société démocratique: une gueule vue de face dont la seule utilité, je suppose, est de nous «identifier» plus facilement en cas de contrevenue aux règles en vigueur. Nous sommes donc tous, vous et moi, auteurs d’un délit de faciès permanent, sachant que de la photo d’identité à la photo anthropométrique, il n’y a qu’un pas…

Finalement, si nous n’étions que cela nous ne serions rien d’autre qu’une espèce de plus dans un tableau de classification de Linné ou Darwin:

Règne: animal

Embranchement: vertébrés

Classe: mammifères

Ordre: primates

Famille: hominidés

Mais encore?

Alors jouons à un jeu : on s’installe à la terrasse d’un café un jour de forte affluence et on s’amuse à regarder la gueule des gens, de face. A partir de là on essaie de deviner, ou plutôt de lire, sur ces visages, leur vraie personnalité : quel métier exerce-t-il (elle), quels sont ses goûts musicaux, ses préférences sexuelles, est-il (elle) de droite? de gauche? anarchiste? nostalgique de l’URRS, partisan(e) de Donald Trump? préfère-t-il (elle) le caviar au foie gras? Le Bourgogne au Bordeaux? Bach ou Mozart? Les Beatles ou les Rolling stones? a-t-il (elle) fait des études de Philo? que pense-t-il (elle) du nucléaire civil? de l’écologie? aime -t-il (elle) la poésie, le cinéma, la peinture? est ce qu’il (elle) lit beaucoup ou est-ce qu’il (elle) se gave de Cyril Anouna tous les soirs? Est-il (elle) catholique ou circoncis(e)? Autant de question auxquelles leur gueule n’apportera pas beaucoup de réponses.

On comprendra donc facilement que le contrôle de notre VERITABLE identité n’est pas à la portée du premier flic venu!

Aussi, afin de leur simplifier la tâche, je vous propose ci-dessous une VRAIE carte d’identité

Peinture de Guy Coda

C’est moi !

Par François Lebert

« Même après plusieurs années d’existence, je ne sais toujours pas qui je suis…

Alors au hasard des jours et des nuits, je m’invente la tête qui me ressemblera ! »

Dessin François Lebert

Et l’ADN dans tout ça ?

Philippe Govin

Par Philippe Govin © Les lapinsgovin

Identité, ou ombre de moi-même ?

Photo Didier Leplat

Photo Didier Leplat

Comment se forger son identité ?

Par Henri Plessiet

Pour ne pas pas perdre la face, à force de tourner et chercher son identité on finit par la perdre

Photo Didier Leplat

Le passeport

Par Pierre Belleney, texte et illustration

Les épisodes précédents : Suite à l’assassinat de son ami Achraf, inspecteur au BARO de Grobujot City en Zone Franche, Piero a quitté Shima, capitale de l’empire de Lumus, «la seule planète habitable de l’univers» (martèle le dogme). Exilé dans l’émirat de Shamârdadj, depuis un discret riad de Bégum dont, par sécurité, il ne peut sortir, Piero correspond mensuellement avec les terriens de l’Ego du Moi(s).

En cette belle nuit d’avril, de rose pleine lune et qu’évanescentes s’épanouissent les fleurs, je vous salue terriens! Mais, où sont donc passées les terriennes,? Sur leurs omoplates se faufilent-ils, les petits poissons du premier? Au second, un vieil homme s’allume une clope.

Au troisième, je me demande qui je suis: patient de New Shima, le programme du plan sanitaire du Ministère de la Santé Publique? locataire dans la vieille Shima? héroïque exilé à Bégum, dans les souffrances de l’ignorance?

   Sur ma messagerie, Sarah Cohen m’envoie un clin d’œil depuis Brno, la ville natale de son arrière-arrière-grand-père. Oui… elle revient de loin. Sarah Cohen est mon éditrice.

   Elle n’a peur de rien, parce que, le vieux Piero! il adore Alicia, une très jolie chanteuse et pianiste, avec un très joli petit ventre et un très joli petit nombril. À la Gay Pride, il a rencontré Annabelle, une fourmi révolutionnaire qui est sa meilleure amie. Échoué au bord du Rallye Dakar, il tape la causette avec un Amazigh et Dolly la chamelle. À la supérette de son faubourg d’artistes, il drague une hôtesse de caisse aux yeux verts et aux cheveux courts en vrac; bonjour le ticket!

   En mes jours glorieux, je flâne en pirogue dans les bras de Leonardo et fréquente la boutique de Safia – qui vend tous les produits et dérivés du chanvre – Olga, la photographe des catastrophes nucléaires, les Jux dont l’un est parti à Saint-Martin – un îlot, perdu dans l’immense océan de Lumus – Michelin, une vieille folle à grosse patte molle qui se croit tout permis, Meryem et Zohra, des jeunes femmes voilées, Don Juan Matus, un shaman venu de l’espace et Roudoudou qui s’est fait vacciner pour traverser le pont de Pandala.

   Il y a une chose que je ne vous ai pas dite: avant de me retrouver à Shima, au prétexte, bien lointain maintenant, d’y suivre les cours des grands sages de l’université impériale du Klapas, je suis né à la cité des Salines, à Grobujot City, la capitale de Zone-Franche, au sud de l’empire de Shima.

C’est là que j’ai connu Achraf et Juan qui sont devenus flics. Dit comme cela, c’est vraiment du résumé, parce qu’Achraf, maintenant, il est mort et je le serais sûrement aussi si Juan n’avait pas fait le nécessaire pour que je me retrouve relativement à l’abri dans un petit riad à Bégum, aux bons soins d’Amine et d’Ali, mon chauffeur! Je vis comme un pacha, je vous assure. Parce que, voyez-vous, les Shins m’ont confié la mission d’écrire la vérité au sujet de la criminelle tyrannie que tente d’exercer Laponéon IV sur toute la planète Lumus.

Avoir une telle responsabilité me trouble terriblement et je finis par ne plus trop savoir qui je suis ni où j’en suis en ce cruel témoignage dont l’horreur est parfois telle que je me demande si tout cela existe bien. Quoi qu’il arrive, l’aventure continue et je n’ai pas de passeport. Ce n’est pas le moment de dépasser les bornes: les douaniers tirent à vue et les Shins organisent la révolution depuis les confins des dunes de l’Arahas.

L’actualité des Livres

Cliquez sur le titre de chaque livre pour voir les infos

Par Marjolaine Vuarnaisson,

Apparitions de Marjolaine Vuarnesson

Par Jean-Pierre Picard et Sylvie Depondt


Photos de Didier Leplat
et de Damien Rouger

La Forêt de Senonches, une histoire, un héritage

Par Isabelle Nancy
et Caroline Dattner Blankstein

Secrets de brocantes du Perche

Par Isabelle Nancy
et Caroline Dattner Blankstein

Secrets de jardins du Perche

Notre partenariat avec « La Gazette »

Depuis plus d’un an maintenant, nous travaillons en partenariat avec l’association « L’amitié Beauce, Perche et Thymerais » qui édite tous les trimestres la revue « La Gazette ».


Cette revue vient de recevoir l’agrément préfectoral « Jeunesse - éducation populaire locale » qui découle des 22 années d’activité associative générée par l’association.


Cet échange très riche, nous permet de profiter de 6 pages à l’intérieur de cette revue pour y transmettre nos informations et notre point de vue sur l’art, la poésie et la philosophie.


et vous permettra de découvrir votre région ainsi qu’une grande partie de ses acteurs dans des échanges plein d’humanité.


N’hésitez-pas à vous abonner.

Le Perche par Didier Leplat
Le magazine la Gazette

La Gazette - Beauce, Perche et Thymerais

Le magazine culturel de vos communes

Renseignements : 09 62 69 55 72 ou 06 49 40 12 95

Place Saint-Nicolas 28190 Courville-sur-Eure

site : gazette28.com

Haut de page

Les expos et concerts

Café philo le circonflexe -  la Tolérance
Haut de page

N’hésitez-pas à cliquer sur les photos pour les agrandir


Vous pouvez aussi relire les newsletters précédentes

Cette newsletter est une production de l’Aréopage - Les Indépendants du Perche ©2022

Toute reproduction même partielle est interdite sauf accord des auteurs


V02 modifiée le 13 mai 2022

Google Analytics est un service d'analyse Web fourni par Google. Google utilise les données recueillies pour suivre et examiner l'utilisation de ce site, préparer des rapports sur ses activités et les partager avec d'autres services Google.

Google peut utiliser les données recueillies pour contextualiser et personnaliser les annonces de son propre réseau de publicité.

Données personnelles recueillies: données de cookies et d'utilisation. Lieu de traitement: États-Unis. Trouver ici la politique de confidentialité de Google.

Haut de page